« A la demande (amiable) des éditions Casterman, le site fermera ses portes dans les prochaines heures. » Des centaines de milliers de connexions plus tard, le site qui permettait à chacun (y compris les grévistes de la Sncf) de détourner en trois clics les couvertures des albums pour enfants à l’esthétique surannée, la fameuse Martine, ferme ce week-end.

Deelight, auteur du Martine Cover Generator que poptronics avait débusqué, a bien voulu nous en dire un peu plus sur cette histoire emblématique des us et coutumes sur le Net.

Tout le monde (même la télé) fait de fausses couvs... Casterman vous a demandé de désactiver le site, vous vous pliez à l’injonction. Avez-vous prévu de donner le code du générateur pour que d’éventuels sites miroir se créent aussi sec ?

Je compte en effet distribuer le script du générateur, mais sans les couvertures détournées (ni les modèles de couverture, sans les titres). Puisqu’il ne contiendra aucun référence à Martine, ni aucun image sous copyright, ce sera totalement légal. Cela demandera quand même un peu de travail à quelqu’un qui voudrait créer un site miroir (ou un site détournant d’autres couvertures), mais rien d’insurmontable.

Vous désactivez à la première demande. Peut-être en avez-vous assez de gérer le succès phénoménal ?

Il est vrai que depuis un mois, le site occupe une bonne partie de mon temps libre, et à force de modérer des couvertures, j’ai de plus en plus de mal à différencier celles qui sont drôles, celles qui sont déjà passées, etc. Ça restait quand même très amusant, mais je préfère que le site ferme à la demande de Casterman, plutôt que d’attendre que tout le monde en soit lassé.

Avez-vous une idée du nombre de connexions que vous avez faites avec ce programme ?

Les visites sont assez stables ces dernier jours, à environ 30000 par jour. Pour le mois de novembre, les 510000 visites provenant d’adresses IP différentes ont été dépassées (446403 pour le mois d’octobre). Je publierai des statistiques plus détaillés à la fermeture du site.

Que vous dit le courrier de Casterman, l’éditeur des « vraies » Martine ?

Je leur ai demandé si je pouvais le publier, mais ils ne l’ont pas souhaité. Ça reste cependant un mail très amical, même s’ils indiquent tout de même qu’il seraient prêts à engager des poursuites si le site ne fermait pas sous 72h…

annick rivoire