Troisième épisode de la première saison d’Ana Vocera, pour le meilleur et pour le pire : P2P, newsgroups, cul binaire, cul véner, rien ne s’échappe, tout t’est donné, à décoder ainsi :

[P] pour Peer to Peer. [N] pour Newsgroup. Chaque data média citée est disponible à la vente comme à l’échange. En ligne. Ou hors ligne. Tu te la procures par tout moyen nécessaire et celui dont tu as les moyens. Nourris-toi tant que tu as faim. Partageons avant que la nuit tombe.

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Saison 1, épisode 3’ Pour le meilleur et pour le peer

Pendant que vous lirez cette chronique. Que vous vous plaindrez de la lenteur de votre réseau. Des flux de mémoire dans les limbes de votre matrice. A Melilla, à Ceuta. Les trafics humains seront abondants vers les barbelés. On se noiera en Sicile, faute d’atteindre la rive. Pendant que le wifi électro magnétique vous détruira quelques neurones obèses. On repêchera des cadavres sur les plages. Au pied des remparts de Skynet Europe.

GUERRE et.

J’ai suivi le groupuscule. Autonome de Poptronics. Les activistes du net. Suivi jusqu’à l’Ososphère. En pleine contrée des réveillons-brasiers et des fascismes endémiques. Fait le tour des concerts. Fait le tour des festivités juvéniles et plutôt excitées. La bière en intraveineuse. Peu de drogues au final. Et quelques mouvements de foule assez rodés. Pas d’opinions au sujet de ce qui a traversé les salles musicales. Le fait que je ne vous donnerai aucune piste pour en violer le moindre décibel suffira à révéler mon degré d’excitation à l’écoute de ces zicos. Mais vous trouverez tout sur les canaux illégaux. Optez d’abord pour CRYSTAL CASTLES [P]. En plus des interdits de CELINE [N] et des manuels insurrectionnels de GUEVARA [N]. Rencontré le SHO(U)T. Un public sous hypnotique interactif. En cercle frontal face aux grands visages vidéos. Aux émotions multiflux. Je restais plus fascinée par l’attraction opérée sur les jeunes paroissiaux. Que par les processus informatiques de l’œuvre. Pas besoin que l’on lise mes émotions. Moi qui te les vendrais au plus offrant. Pas besoin que l’on identifie mes émotions et que. Surtout. On me renvoie les mêmes. Ce sera toujours plus sophistiqué que la brutalité carnivore de mes instincts. Plus canalisé. Et quelques flux de particules rageuses ne remplaceront jamais un troupeau de globules scatophiles. Et quelques images déchirées ne remettront pas en cause l’extrême nécessité de mon corps jeté en pâture à tout ce qui bouge. Tout ce transpire et en appelle encore à la vie. La vraie. Pas la rêvée. L’art, je l’ai entre les cuisses et il est no limite. Pas besoin de mise en scène superflue et de sub. J’ai la basse fréquence religieuse. Une vraie mante. Alors l’épat’ interactive, bien cernée, bien éduquée, bien formatée, c’est juste l’apéri-CUBE [N] (VINCENZO NATALI) pour mieux digérer les technologies de surveillance qui nous boufferont tous d’ici peu. Aussi sophistiquées. Et épatantes.

Mais je lui ai offert une séance gratuite. Une mise à jour émotionnelle. Et encore de bonne grâce. Sexualité complexe. Désenclavée. Le gars ne reniait ni ses manières de petit voyou ni sa langue de lesbienne. Personne n’allait payer le show du réciproque. Alors autant enjamber les chairs offertes. Y’avait un Lokiss sur son bras. Et encore un peu de merde au bout de sa queue. Quand il se sera retiré.

La bras a branché des nostalgies hip hop. Les mêmes que Tony se tamponne en boucle tout la journée. Des trucs d’il y a 20 ans. On aurait dit un petit garçon hystérique tandis qu’il me branlait avec vigueur. J’étais pas dans l’humeur de me faire fister. Et lui ne semblait pas oser. Y’avait un truc genre NEWCLEUS dans les enceintes. Dans sa chambre conformée Ibis. Tecknology [N]. Ou c’était peut-être JONZUN CREW [N]. De l’ère temporelle du jeu GALAGA [emulator-zone.com]. Le « Space is the place » synthétique ne freinait pas nos ardeurs terrestres. Nous. Les cancrelats suants. Cloués aux draps en bataille. Nous résistions à toutes attaques thermo-nucléaires. 90 générations de cancrelats nous avaient fait devenir résistants à toute toxines, à toutes diffractions moléculaires. 8 langues, 25 clitoris et 600 bites, nous survivions. Même acculés. Même accumulés l’un sur l’autre. Même englués l’un dans l’autre. « Clear » CYBOTRON [P] calé sur Al-Naafiysh (The Soul) HASHIM [P] glissé sur « Looking for the perfect beat » Afrika BAMBAATAA & THE SOUL SONIC FORCE [P].

A mort les Beatles, à mort les Cocteau Twins, à mort les Supertramp, à mort les Dead Can dance, et autres saloperies blanches, les cancrelats avaient émulé le pouvoir, et allaient tout engranger.

Et PAIX.

Il n’y a vraiment que la nature pour me remplir. Que le temps de la nature. Pour me donner le sentiment fugace de l’entité. C’est Antoine Doinel qui court vers la mer qu’il découvre pour la première fois à la fin des « 400 coups » de TRUFFAUT [N]. Cette scène qui faisait pleurer ma mère à chaque coup. C’est Yvan qui vole au dessus du printemps russe dans « L’enfance d’Yvan » de TARKOVSKI [N]. La même ivresse. La même abondance.

La même enfance. Le même temps désinvolte. Arrêté.

Fin de mission.

Tags : peer to peer, usenet, solarseek, emule, newsleecher, celine, guevara, cube, hypercube, newcleus, jonzoun crew, galaga, emulator, cybotron, hashim, afrika bambaataa, les 400 coups, l’enfance d’yvan.

ana vocera 

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