Les gamers ont-ils encore une sexualité ? C’est à partir de cette question un poil provoc que JennyLC Chowdhury a imaginé un moyen de rabibocher le joueur invétéré, yeux rivés sur l’écran et joystick totalement scotché aux mimines, avec sa promise. Shéma trop macho, pensez-vous ? La population des joueurs s’est certes équilibrée en terme de parité, mais les "hardcore gamers", qui passent leurs nuits sur l’écran de leur console, sont encore majoritairement masculins, et les études à leur sujet pour le moins limitées...). JennyLC a développé un jeu vidéo dont le gameplay s’appuie sur le frotti-frotta entre partenaires. La demoiselle, qui n’en est pas à ses débuts (elle a déjà conçu des soutien-gorges sensibles), en a fait l’objet de sa thèse de fin d’études, en télécommunications interactives à l’université de New York.

Côté technique, deux interfaces de commande : le garçon porte un caleçon avec 6 capteurs aux fesses et la fille un soutien-gorge à 6 senseurs. La position, c’est l’homme derrière la femme, face écran, où défilent des carrés et triangles façon Pong. Rien de révolutionnaire quant au jeu, la seule innovation étant cette interface corporelle plus qu’intime.

Démo vidéo à l’appui, JennyLC enchaîne les conférences pour présenter son projet. Au départ simple "exercice pour des objets en réseau" où elle imagine un soutien-gorge à manipuler pour jouer à Pong (une pression sur le sein gauche pour aller à gauche, et une sur le sein droit pour la droite). "J’ai alors découvert un phénomène appelé le veuvage du joueur, explique-t-elle, où des hommes abandonnaient leur femme pour jouer aux jeux vidéo nuit et jour. J’ai voulu créer un genre de jeu vidéo qui se focaliserait sur l’intimité du couple et où deux personnes se toucheraient mutuellement pour jouer le jeu". Intitulé Contrôleur intime" (intimate controllers), le projet est actuellement présenté au "show de printemps" de la Tisch Interactive Telecommunications Program (ITP).

annick rivoire