Des plantes vertes aux bugs de Burroughs, rencontre en vidéo avec le duo d’artistes pionniers de l’art interactif Christa Sommerer et Laurent Mignonneau, qui présentent à la galerie Charlot "Eau de jardin", jusqu’au 22/02, 47 rue Charlot, 75003 Paris.
“Interactive Growing Plants”, pièce pionnière des artistes Christa Sommerer et Laurent Mignonneau, a été upgradée et renommée “Eau de jardin”, elle est présentée à la galerie Charlot à Paris. © DR
< 21'02'14 >
Les vies artificielles de Christa Sommerer et Laurent Mignonneau

Depuis leur rencontre à l’Institut des nouveaux médias de Francfort en 1991, la botaniste, viennoise, sculpteuse et anthropologue Christa Sommerer et le “développeur de synthétiseurs” français Laurent Mignonneau, alors tout frais diplômé des Beaux-Arts d’Angoulême, poursuivent la même quête : l’exploration d’interfaces sensibles entre l’homme et la machine, qu’ils mettent en scène dans des œuvres insolites à la croisée des arts, des sciences et des nouvelles technologies.

Duo d’artistes typique des arts média, où la conception à deux têtes et la programmation embarquée s’élaborent d’une résidence à l’autre, sur une scène internationale interconnectée, de Tokyo à Shanghai en passant par Moscou et bientôt Mexico, Christa Sommerer et Laurent Mignonneau ont acquis leurs lettres de noblesse avec l’installation “Interactive Growing Plants”, montrée pour la première fois en France en 1992.

Elle fut l’une des premières pièces significatives d’un art hybride réalisé à partir d’images de synthèse créées en temps réel par l’action des visiteurs. Toute la symbolique du feedback qu’on appelle intelligence ou vie artificielle s’incarne dans le toucher ou l’approche de plantes vertes bien ancrées dans leurs jardinières, dont la résonance avec l’électricité statique du corps à proximité est interprétée, filtrée et réinsufflée dans des images botaniques projetées au mur. Électro photosynthétique : magique !

Archéologie et détournement médiatique

Les deux disciples de Peter Weibel, fondateur du ZKM de Karlsruhe, ont élaboré des installations mobiles, sensibles et participatives. Ils ont détourné de leur fonction initiale ou augmenté par des programmes algorithmiques des outils de production ou de diffusion devenus archaïques, tels qu’un vieux téléphone des années 1950, une lanterne magique, un caméscope ou encore une machine à écrire hantés par les mouches de Kafka ou les bugs de Burroughs.

Des pièces uniques ou presque, un peu trop autonomes et sans doute trop surréalistes pour intégrer le champ du design... Assez informées peut-être pour conquérir le marché de l’art ou briguer une place au musée virtuel des arts médias.

Rencontre avec Christa Sommerer et Laurent Mignonneau :

v.godé/orevo 

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