Villette Sonique, du 3 au 8/06, Grande Halle et jardins de la Villette, Paris 19e.
Genesis P. Orridge, meneur multi-sexuel de Throbbing Gristle. Première prestation parisienne pour ce groupe légendaire. © DR
< 03'06'08 >
Villette Sonique sur le front du son

Ce soir démarre la troisième édition de Villette Sonique, un festival qui a fondé son succès sur le métissage des genres musicaux (et ce en dépit d’une ligne noise parfois fatigante) et sur la circulation entre concerts gratuits en plein air et concerts payants. Cette année, réouverture de la Grande Halle oblige, le festival subit une nouvelle évolution, lui qui a déjà connu une autre identité (Feedback de 2003 à 2005) et une histoire mouvementée (changement de direction artistique). Il s’étoffe et fait la part belle aux concerts payants et de prestige de (Devo ce soir, attention, leur pop dada s’est essoufflée…), réduisant à la portion congrue les déambulations et découvertes ensoleillées.

Deux après-midis permettront néanmoins de se trémousser gratos : le 7 sur la pop-néo-disco-new wave mélancolique des Chromatics ou le rock dépenaillé de Health, une vraie découverte pour le coup, entre leur potes Crystal Castles pour la dégaine et Animal Collective pour le foutoir. Le lendemain, on se consolera de la défection de dernière minute de Dan Deacon avec le pudding tropicaliste de l’Espagnol El Guincho et le hip-hop rageur de Sage Francis.

Health en 2006 à Oakland :



Mais les gros morceaux de Villette Sonique seront les concerts de Throbbing Gristle (le 6) et Shellac (le 7), sans omettre la venue exceptionnelle de Ricardo Villalobos (soirée « We Love Sonique », le 7 très tard) précédé de Romain Turzi en mode electro. Vrai évènement que ce premier concert parisien de la formation culte Throbbing Gristle. Après Nurse With Wound l’an dernier, le festival continue son exhumation des pionniers du rock dit « industriel », conviant le groupe britannique extrémiste de Genesis P. Orridge qui ravagea les oreilles de ses contemporains dès 1975. Entre activisme politique et provocations sexuelles, déviant voire gênant (des errements sectaires au début des années 80), Throbbing Gristle a imprimé sa marque sur tout un pan de l’underground, Genesis P. Orridge poursuivant ses dynamitages sonores au sein de Psychic TV, devenu transgenre et flingueur en chef de la scène bis. Gros buzz pour ce concert.

Throbbing Gristle – « Discipline » :



Samedi soir, autre groupe (vraiment) culte invité : Shellac. Formé par les producteurs Steve Albini et Bob Weston accompagnés du photographe Todd Trainer à la basse, ce trio chicagoan existe depuis 1992 mais il est aussi rare sur scène que sur disque. « Excellent Iralian Greyhound », sorti l’an dernier, est leur premier album depuis 2000, le quatrième depuis les débuts du groupe. Adepte d’un rock minimaliste refusant la mélodie, Shellac exerce aux marges de l’underground, libre de tout mouvement, recréant sa musique à chaque prestation scénique. A coup sûr, l’un des sommets de ce cru 2008.

benoît hické et matthieu recarte 

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