Pop’live, le tour des concerts et soirées à ne pas rater pour la quinzaine à venir.
Mystique, méditatif, mélancolique, Winter Family joue le 18 au Musée d’art et d’histoire du judaïsme. © DR
< 12'12'08 >
Sortez ! C’est Noël avant l’heure

La quinzaine s’annonce très électronique, histoire de préparer ses jambes (et son foie) au marathon des fêtes. Sonic Protest jette ses derniers feux et de nouveaux venus retiennent l’attention. En avant pour la sélection pop des concerts et live d’avant-Trêve des confiseurs.

A ne pas louper

C’est la dernière ligne droite pour le Sonic Protest 2008, avec encore plein de choses à voir, des nihilistes Brainbombs ce soir à la Maroquinerie à Noël Akchoté demain à la Maison des métallos qui ouvre ses portes gratuitement toute la journée, ou encore les Corses Ich Bin dimanche.

Rayon dancefloor, l’une des plus impressionnantes soirées de cette fin d’année se produira le 17 décembre, avec l’arbre de Noël des frangins bootleggers Dewaele (Soulwax) : se réuniront autour d’eux les fines lames électro-pop (glam) Das Pop et Tiga, les rois du tourne-disque Birdy Nam Nam, les roués mousquetaires Yuksek, Erol Alkan, Surkin et Brodinski, sans oublier évidemment le set des 2many dj’s (soirée Radio Soulwaxmas à La Locomotive).

Pour se remettre d’une telle soirée, changer carrément de genre, en filant le lendemain au Musée d’art et d’histoire du judaïsme pour se perdre dans la musique solennelle et captivante de Winter Family. Ce duo paritaire franco-israélien a coutume de se produire dans des lieux inhabituels, généralement des églises, qu’il considère plus appropriés à ses psalmodies (en hébreu ou en anglais) sur fond d’orgue et d’harmonium. Une musique étrange, comme revenue de temps anciens et passée à la moulinette de Steve Reich et Charlemagne Palestine. A (vraiment) découvrir.

Arnaud Rebotini a connu quelques errances techno-rock-goth (le pénible projet Black Strobe, au côté d’Ivan Smagghe) mais avec son nouvel opus « Music Components », il convoque ses vieux démons analogiques et allégés en matière grasse dark. Le duo Scratch Massive ouvrira la soirée avec un set enfiévré dont il a le secret (La Loco, le 18).

Le 20, c’est l’événement au Social Club, qui reçoit le très rare I-F. Le Hollandais fait partie des producteurs qui adorent saupoudrer leur électro de beau bizarre, comme sur le hit « Space Invaders Are Smoking Grass », en 1997. Sonorités saturées, machineries hors d’âge, voix vocodées, son univers est un savant dosage d’influences italo-disco et d’électro millésimée. Et « Fucking Consumer » (1998), l’un des meilleurs albums du genre. Pour les amateurs de voyages dans le temps.

Et puis, The Present, nouveau projet expérimental de Rusty Santos, entame le 17 à Lyon (le 18 à Clermont et le 20 à Lille) une mini-tournée française. Ce producteur californien de pointe (« Sung Tongs » d’Animal Collective, « Red Yellow & Blue » de Born Ruffians, « Person Pitch » de Panda Bear...) s’est associé à deux flibustiers new-yorkais, passés par Gang Gang Dance ou White Magic, pour un exercice de déconstruction noise qui convoque aussi bien Ligeti que le rock expérimental improvisé de No Neck Blues Band voire le krautrock de Neu ! En six morceaux, le premier album de The Present, « World I See », s’impose comme un des disques importants de cette fin d’année. A ne pas rater.

I-F - « Space Invaders Are Smoking Grass » :

Les valeurs sûres

Ce soir, on zappe le concert des efficaces The Whip au Showcase au profit d’une soirée aux accents folk à la Flèche d’Or (attention, l’entrée est désormais payante : 5€) avec un Américain à Paris, Jason Edwards, qui viendra dévider ses histoires d’amours dessalées et autres addictions, en avant-goût de son prochain album (attendu en 2009). Après ces sommets de jolie musique à se flinguer, il sera temps de fuir au Rex pour prendre des nouvelles de la reine Ellen (Allien), boss du label pionnier BPitch Control, et de son nouveau protégé Thomas Muller.

Samedi, gros plateau grenoblois au Social Club, qui invite le parrain The Hacker à faire la noce avec ses compères Kiko (techno noire) et Agoria, qui titille Laurent Garnier pour le titre de meilleur Dj du monde. Nos confrères « Tsugi » cèdent à leur tour à l’arbre de Noël et enfilent leurs fausses barbes blanches pour un plateau en forme de boum crissante et dingo avec les DJ’s qui montent Yuksek et Surkin accompagnés du revenant Jackson (soirée In The Park With Tsugi au Trabendo, le 17).

Grosse fin d’année pour Jeff Mills : après son film « X-102 » projeté à la Géode et son installation présentée au centre Pompidou dans le cadre de la (mauvaise, très mauvaise) expo sur le futurisme, il revient à Paris par la grande porte, sous les ors du Grand Palais, avec « The Trip », une performance qui mélangera recherches sonores et extraits de films de science-fiction (Nef du Grand Palais, le 18). Le pionnier de Detroit ne connaît pas les RTT, visiblement, il va falloir alerter Martine.

Le public rock sera lui bien avisé de grimper à la Maroquinerie ce même soir pour une soirée Inrocks Indie Club entièrement dédiée au label londonien Wichita (Bloc Party, Simian Mobile Disco, Clap Your Hand Say Yeah, The Dodos...). Sont conviés sur les hauteurs de Belleville les rigolos Los Campesinos, les Suédoises pop Those Dancing Days et les tout nouveaux tout bruyants Lovvers.

Dernière piste pour cette soirée du 18 : démarrer pianissimo avec la master-classe du surdoué Francesco Tristano Schlimé, qui passe avec la même aisance de Carl Craig à Ravel (salle Cortot), puis se taper la tête contre les miroirs du Rex (soirée Correspondant, avec Jennifer Cardini, Nico Purman et Holger Zilske, lui aussi petit nouveau du label Bpitch).

L’année 2008 a marqué la consécration de Jamie Lidell, le plus barré des performeurs électro/soul, qui vient pourtant de la musique la plus expérimentale, en partie grâce au tube « Another Day ». Le vénérable Bataclan va-t-il s’en remettre (le 19) ?

Les nouvelles têtes

Le punk-funk n’est pas mort ! Après une overdose de rééditions et de copiers-collers au début des années 2000 (The Rapture et consorts), ce petit genre avait fini par nous casser les oreilles mais les Californiens très énervés Mika Miko donnent envie de ressortir les vieux LP de Gang Of Four et laisser des traces de pieds au plafond (Flèche d’Or, le 13).

Le nom Pas Chic Chic attire, la bio aussi (des anciens Godspeed You ! Black Emperor, Fly Pan Am, etc., bref la galaxie Constellation), mais malheureusement la musique n’est pas franchement dans la ligne développée depuis dix ans par le label canadien. Très (trop ?) ligne claire, on dirait de la variété rock telle que pratiquée de ce côté-ci de l’Atlantique (Social Club, le 17).

Le lendemain, le Batofar accueillera le concert « spatialisé » de Vadim Vernay et de l’Association Motus, pour un croisement entre musiques électronique et acousmatique, deux scènes qui se tournent autour sans s’apprivoiser réellement. Un acousmonium et un dispositif vidéo créeront des conditions ad hoc pour cette expérience tout de même plus sexy que les concerts de l’Ircam (entrée libre).

Mika Miko - « Capricorinations »

Les revenants

Sur le papier, Carbon/Silicon a tout pour fasciner, tête-à-tête de deux vieux de la vieille du punk britannique, Mick Jones (The Clash) et Tommy James (Generation X puis... Sigue Sigue Sputnik). Le résultat ? Un honnête pub-rock en costard, assez vaillant malgré tout mais qui ne dépasse malheureusement pas le divertissement pour quinquas (Trabendo, le 17).

2008 est l’année des retours, pourquoi pas celui-là ? Précurseur du rock alternatif (avec « J’encule » ou « Et si Dieu n’était pas un sujet sérieux », au début des années 80), Gogol 1er a beaucoup œuvré pour semer la zone sur son passage avec un certain talent ! Le voir réactiver son univers crado-débilo-provo a de quoi réjouir en ces temps difficiles (Elysée Montmartre, le 20).

benoît hické et matthieu recarte 

votre email :

email du destinataire :

message :

< 1 > commentaire
écrit le < 12'12'08 > par < crippledlucifer zo8 gmail.com >

Pénible Blackstrobe ? Je suis déception ! Je me disais aussi, comment font-ils pour avoir bon goût tout le temps, la voilà la faute ! Ressortez le ce Blackstrobe, il mérite vraiment plus qu’un simple "pénible" :)

Keep Rockin’ & Merry X-mas