Exposition « The Dream Stuff » de Thomas Hicks jusqu’au 1er/03 à la galerie La B.a.n.k, 42, rue Volta, Paris 3e (entrée libre).
Un dessin volontiers naïf, au service d’un imaginaire noir. © DR/La B.a.n.k.
< 26'02'08 >
Thomas Hicks, noir est son trait

Thomas Hicks semble tout droit sorti de l’un de ses dessins. Chétif, front large et les yeux très mobiles planqués derrière des verres épais, il ressemble à bien des égards à ses personnages, dessinés et animés avec une étrange logique, qu’il décline ces jours-ci (jusqu’au 1er mars, vite vite !) à la galerie La B.a.n.k, à Paris. Ce Britannique de 27 ans, diplômé d’une école d’illustration, creuse avec détermination son petit théâtre d’ombres esquissées, déjà en place en 1998, avec ce clip pour Susumu Yokota, où le trait gratté était mélangé à des prises de vue réelles.

Susumu Yokota - Kaiten Mokuba (1998) :



Ce court film d’animation (à revoir au sous-sol de la galerie) contient les germes des travaux à venir, toujours très sombres et torturés, interrogeant la matière même du cinéma (une tendance de fond chez les jeunes artistes contemporains, en témoigne la dernière sélection du Labo clermontois). On y voit ainsi fugacement une lanterne magique succéder à des chevaux de manège, jolie métaphore de ce qu’est le cinéma : une suite d’apparitions/disparitions mues par un mécanisme invisible.

Par la suite, Hicks réalise trois clips pour le groupe anglais Gravenhurst. Dans « I Turn My Face To The Forest Floor », le public d’un cinéma se fait dézinguer en même temps que les personnages du film projeté, comme un manifeste du cinéma de la cruauté.

Gravenhurst - « I Turn My Face To The Forest Floor » (2005) :



Depuis, dans le très remarqué « The Velvet Cell », Hicks a radicalisé sa démarche : les personnages deviennent des monstres qui ploient sous le poids d’un monde totalitaire très stylisé.

Gravenhurst - « The Velvet Cell » (2005) :

L’exposition permet également de redécouvrir le léger ( !) « Luckycat », un hommage très musical (charleston) aux premiers cartoons, l’inédit « Neurotik », empli de fantômes, ainsi que les dessins et les peintures de Thomas Hicks, tout à la fois naïfs, sombres et inquiétants, préparatoires à son nouveau film, prévu pour septembre, qu’on pressent aussi très anxiogène...

benoît hické 

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