Tsugi, le numéro 1 en kiosque le 9/10, 116 pages, CD 10 titres (Miss Kittin/The Hacker, Mark Broom, Droïdo, International Pony...), 5 €. Soirée Tsugi Party 01 à la Loco le 24/10, Miss Kittin vs The Hacker, Justice, Danton Eeprom, Surkin, Paul Ritch, Fluokids… à partir de 23 h, 10 €, 90 bd de Clichy, Paris 18e.
La couv’ de « Tsugi », en kiosques aujourd’hui. © DR
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« Tsugi », il y a un journal après « Trax »

C’est pas tous les jours qu’on fête la naissance d’un nouveau journal en ces temps de crise des médias (économique la crise, mais aussi sociale, politique et de confiance…). Bref, on ne va pas barguigner pour lever haut le toast à « Tsugi », le magazine de l’équipe de feu « Trax », monté en trois petits mois pour mieux griller les repreneurs du mensuel des musiques électroniques.

« Tsugi », « musiques tendance électroniques », 116 pages et son CD 10 titres au prix de lancement de seulement 5 € (vous êtes déjà en train de foncer au kiosque le plus proche là, non ?), fait son entrée dans le monde sanglant de la presse magazine avec une Une sur le « nouveau départ » de Miss Kittin et The Hacker. Un message subliminal peut-être ?

Il faut dire que « Tsugi », qui en japonais, veut dire « prochain », « suivant », (re)vient de loin. Au printemps, « Trax » (qui tirait à 13 000 exemplaires) est emporté par la liquidation du groupe Cyber Press Publishing, éditeur de 28 titres, dont « Rolling Stone » ou « Soul R&B » et dépose son bilan. L’équipe rédactionnelle, rejointe par Alexis Bernier, l’ex-critique techno de « Libération », monte alors un projet de reprise. Au tribunal de commerce de Nanterre, le 5 juillet, c’est le Pôle Média Urbain qui chapeaute « Technikart », l’autre mensuel tendance branché intello bobo, qui ramasse la mise. Grosse déception de l’équipe, qui refuse d’abandonner son rêve de maîtrise de l’outil de prod. Avec une énergie rare, on les voit se démener tout l’été avec pour seule arme un blog de combat (d’abord « trax over blog » puis « Tsugi over blog » pour sortir en kiosques ce magazine tout neuf, à la maquette aérée, au fond élargi par rapport aux champs couverts par Trax. « Tsugi ne sera pas une copie de Trax », promet d’ailleurs dans son édito Patrice Bardot, le rédacteur en chef.

« Tsugi » balaie donc très large le meilleur des musiques électroniques. Y apparaissent les petits nouveaux, type Boys Noize, le projet du producteur Alex Rhida « dont le premier album explosif fait figure de plus belle promesse électronique de la rentrée », ou les Français The Teenagers (un groupe qui chante « Starlett Johansson » ne peut pas être foncièrement mauvais), les confirmés Laurent Garnier, Modeselektor, Chloé, les incontournables (Tony Wilson, « requiem pour un cunt », le boss de Factory Records disparu cet été et dont poptronics vous a parlé, bien sûr).

Et puis des sujets plus magazine comme cette enquête sur le « business du remix », « à la fois marchepied pour les artistes en devenir et outil marketing indispensable pour les maisons de disques » ou ce reportage très exotique sur l’électronique à Cuba. Les traitements sont variés aussi, de la classique chronique de disque au portfolio mode à Coachella (le festival de l’été californien) par Pierre-Emmanuel Rastoin.

Bon, c’est un numéro 1, donc forcément à parfaire. Mais franchement, il y a de la fraîcheur et de la respiration dans ces pages (on se sent moins seuls, quoi…). En plus de quoi, la « Tsugi » team invite à une soirée à la Loco le 24 octobre, pour soutenir son lancement. On ne peut que conseiller d’y aller : Miss Kittin vs The Hacker donc, mais aussi Justice (propre à déplacer les foules, quoi qu’on en pense), notre chouchou Danton Eeprom, Surkin, Paul Ritch, Fluokids et « un invité très spécial » (« un peu notre père à tous », balance sans en dévoiler plus le rédacteur en chef). Le tout à 10 €, c’est la fête. Pour que « Tsugi » existe, c’est un peu comme pour poptronics, il faut des sous. Le modèle économique du mensuel ? Des lecteurs qui achètent le mag, de la pub qui rentre, des soirées qui dépotent, à Paris et dans les grandes villes de province, et des frais rédactionnels réduits au max. Vous n’êtes pas encore au kiosque du coin ? Franchement, c’est pas sérieux.

annick rivoire 

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