SAISON 06 _ ÉPISODE 06 – MODÉLISATION DE L’ILLUSION – Ana Vocera / Emosmos / La Place forte_POUR LE MEILLEUR ET POUR LE PEER.

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< 16'06'10 >
Saison 6 épisode 6’ Modélisation de l’illusion’ Pour le meilleur et pour le peer

LA MODALITÉ HAPTIQUE DES ESPACES HUMAINS

Je me souviens t’avoir rapporté le panorama des foules. Dans le fourgon des banlieues. Je me souviens t’avoir confondu dans ce paysage qui dévalait les dimensions selon l’onde traversant le tympan. Lorsque tu t’assieds dans la cellule de transport collectif. Tout peut se stopper malgré le mécanisme d’entraînement. Malgré la pénétration spatiale. Ou tout peut débuter. Te placer sur un plongeoir souple salto puis torche en piqué ouvert.

Il y a là de la fascination gratuite. Incluse dans le forfait cinétique. Si tu regardes. Si tu regardes vraiment et que tu cherches la transfusion avec les 30 signifiants qui sont en face de toi. Te collant. Te touchant. Se projetant à l’identique vers toi. Tu voyages bien ailleurs que le terminus inscrit sur le mur des informations sans doute faussées par ce jet en spirale. Tu t’échappes des limites identitaires.

Si ta morphologie est activement capable de cet enchevêtrement. Qu’elle n’est restreinte par aucune peur du viol perceptif. L’interaction te conduit là tu ne serais jamais allée. Même en écartant tes cuisses anonymes devant un cybomme pas davantage connu. Même en donnant un amour froid proche de l’étreinte robotique d’un handicapé moteur. Tu te crois pleine ? Juste une cybemme en détresse jusqu’aux extrémités vitales.

La camisole publique va de station en station. Je mouille un peu. En repensant à hier je l’avoue. Plus bas je te dis tout. Je regarde le ciel. Je suis de celle qui s’étonne encore de sa couleur. De cette atmosphère qui traverse les milliards de trous noirs de mon épiderme. Il y a six dimensions sur ma peau. Et sans doute une septième dans le regard baveux de cet humide qui se plie pour voir si je porte un string indigo ou simplement des gouttelettes d’eau.

Le paysage externe est quadrillé de façades publicitaires. La laideur à l’état humain. La fin est au-delà des vitres couvertes d’acide vandal. Préludes. 24 l’un derrière l’autre. CHOPIN puis mourir d’amour. N°24 en D mineur [P]. Tout est mineur dans ce que je ressens ici. Pourtant quand je traverse cette lumineuse femme africaine tenant dans son dos cet enfant joufflu et endormi. Si mon enveloppe charnelle se contracte, sa beauté me tonifie. La force de sa persuasion à demeurer dans l’espace quoi qu’il en soit. Le Prélude l’aide beaucoup à la maintenir dans mon horizon mental. La soutient. La sublime. La tonifie à son tour à travers l’idée presque morte que je me fais d’elle.

Prélude au Vortex. Tout se détache du mur. Lambeaux de lettres sloganisées, de nouveaux surplus imbéciles. Les conforts visuels tombent à mes pieds. Ça réclame. J’entends rien. EMPIRE clame dans la traverse auditive. J’égare sur ma droite l’équilibre de mes sens. Je suis à quatre pattes sur un monstre glissant. On fire [N]. La femme noire coule en deçà de l’adolescente à peine blonde/à peine attirante et dérape brusquement. Elle pleure. J’entends rien. Je ne ressens rien. Acuité sonore et frigidité sensorielle. Je ne veux ressentir que moi. Et moi seul. D’où l’emprise du casque privatif et cellulaire. Je régule ainsi mon degré d’empathie que je réduis à zéro. D’où l’enceinte grillagée à toutes émotions importées. Ce ciel est si bleu. J’en vois l’avalanche atomique. Je mouille un peu plus. Hier soir. Ou c’est encore un phénomène rétroactif.

CHOSTAKOVITCH. Pas Chocapix. OPUS 110 [N]. C’est l’instant où ton silence imprégné a décidé de me contre-attaquer. Blonde pleureuse. Blonde insigne et voulue insignifiante. OPUS 110 Symphonie de Chambre. Noire. Il y a des rémanences de son boubou saturé sur ma pupille. L’enfant noir hurle. J’entends rien. Je vois seulement. Je te vois pleurer idem en serrant ton sac frappé d’un logotype. Tu trembles ou tu jouis toi aussi ? Un swastika tu la porterais idem ? Une étoile de David cousue sur le revers de cette matinée bleue, te ferait mouiller plus intensément ? L’histoire de ta vie peinte dans ton dos et renvoyée vers l’avant de ce que tu espères avenir ?

Autant peindre un aplat blanc sur ton historique, non ? Et un noir sur ton futur, oui ?

Tu ne veux pas l’entendre.

…………..

L’INFORMALITÉ PRIOPERCEPTIVE DE L’ESPACE STRIÉ PUIS DIFFUS.

Une exploration cutanée démarre toujours sur un email. Un RDV puis une CB dans la fente. Inutile de faire dans le romanesque alors que l’on est au rayon boucherie. C’est un truc de bobos la bio romance… l’imposture humaine et le mensonge politique induits dans le non corporel et le non dit sexuel. Entrecôtes, bavettes, langues, cervelles. À la broche et au mixer. Je mange de tout. Suffit de tromper l’ennui et de forcer la faim.

On me collectionne. Je suis faite pour ça. Équipée et calibrée pour la saloperie et la fascination payante. J’ai de la chance. Enfin, dis ça à mon père le castré et sa voix encombrée. La mécanique est grassement huilée. Ma moite est ondoyante. Puisqu’elle n’est faite que pour son contraire qui bande humide. Homme. Femme. Chien. Et tous les transgenres entre. Tous les stades de la création bestiale. En général les choses désapprennent à marcher. Et surtout à geindre. On se situe dans le sapiens ovulaire. Qui laisse une flaque derrière lui quand il se meut. Quand il se débat dans la fosse ménagerie.

Tout ça. Déjà précisé dans les infos de mon compte Facebook. J’ai assez d’ami(e)s. Autant de client(e)s potentiel(le)s. Les bipèdes en détresse aux extrémités mortelles… mes semblables. Au moins dans le cybarnum.

1952 passions infantiles. 1952 érectiles. 1952 évidé(e)s courant à l’impression du plein. 1952 CB.

Pourtant. Un bipède se métamorphose quadripod quand il a envie. Il jouit toujours plus quand tu le transfuck le long du ciment. Quand tu dépasses la peau superficielle. Quand tu effaces ses noms et gardes son contact intime. Ce que tu es. Je viens par ce silence de te le dire. Ce que tu deviens, tu as payé pour goûter au vacarme. Ensuite tu me tueras. Tu m’effaceras de ta liste d’avatars tragiques. Et tu seras de nouveau. Définie par mon silence.

…………..

UPDATE KINESTHÉSIQUE

Click. Lick. Je l’avais rencontré via une page de fans. Fans d’ALEC EMPIRE. Fans de JOHN FORD. Et de « The miracle worker » d’ARTHUR PENN [N]. Jolie mixture et douce poitrine rosie de tatouages éparses. Un Golem là, un chien grotesque ici. Pas de chiffres sur le poignet. Plein de cabalistiques incohérents sur les cuisses. Bien pire derrière les lèvres. Des tétons larges et clairs. Un mélange indicible d’innocence et de perversion inondante. On échangeait (le plus souvent des images nazies et sataniques), on pokait, on se chauffait les sangs juifs et juvéniles. Une juive ukrainienne, ça a la mémoire sale, tragique, dévastée. Ça se reconnaît nulle part, ça se dit princesse, puis ça se veut putain. Reste les étendues raciales et le démon des charniers balistiques.

Par dessus tout. Reste le pogrom ANA. Il est tout frais payés.

Combien de fois nous avions échangé nos semences et nos cultures. Je ne le sais pas. Le plus souvent c’était du vol. Je m’offrais parfois par abandon et elle par démence suicidaire. Car elle savait qu’elle œuvrait à sa perte. Mais elle aimait. Et j’aime toujours en retour. Au moins le temps d’une jouissance cruelle. Jusqu’à une autre vie. Une meilleure seconde. Voire une troisième heure.

Je lui donnais du SCHNITTKE [N], elle me rendait du Six degrees de KRIPTIC MINDS [N]. On s’enfilait à tour de rôle sur du Drone. Le Drone ça te rentre bien. Sans discussion. Sans préalable. Juste des logs et des logs et des godes et des ceintures. Et encore du Control Shift. Pas plus haut. Juste plus loin. Au-delà de l’algorithme global. Au-delà du programme annoncé. Au-delà des boîtes noires prénatales.

Le peer to peer de cyprine. Le peer to peer de Vie.

Saw. Square. Faut que l’onde soit noise et vaste. Que tu en sentes le poids à chaque pulsion. Que tu te sentes appuyée. Oppressée. Démise de ta liberté à t’enfuir. Qu’il te reste que l’écart de tes cuisses à revendiquer. Sucer. Sucer. Pincer. Mordiller. Sucer. Tout avaler de la courbe sinusoïdale. Longue. Infinie. Assignée à un processus complet d’étourdissement réciproque. Enfin d’oubli de la misère des hommes.

Quand ça fait DOOM dans ton ventre, c’est que la mise à feu est enclenchée.

Quand tu load Solemne Triduo de ORTHODOX [P]. Tu sais que l’urgence est une suite possible. Quand tu load Only Death is real de BURIAL CHAMBER TRIO [P]. Tu saisis que tu n’as rien d’inévitable. Quand tu load Living Room de EMERALDS [P]. Tu oublies que tu avais une vie justifiée. Quand tu load Colours Move de FUCK BUTTONS [P]. Tu crois que ça vient de monter. Quand tu load Corona Radiata de NIN [N]. Tu sens que tout s’est répandu.

Je suis tombée quand elle m’a mordu violemment à la gorge. Qu’elle a cherché la valve sanguine. J’ai laissé faire. Je voulais qu’elle réussisse. Je voulais que ses dents me pénètrent pour de bon. Qu’elle me boive à fond. Et la sensation veineuse. Et la morsure virale. Je me laisse faire. Bois moi. Tête et aspire. Premier jet. Première perte. Second jet. Second trou.
………… putain je jouis.

Kill The Dog, Tie Them Up, Then Take the Money – ASVA [P].

…………..

FIN DE MISSION – ANA VOCERA / LA PLACE FORTE-EMOSMOS

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< 2 > commentaires
écrit le < 17'06'10 > par < ita m2B ita.it >
mince des italiques....
écrit le < 09'07'10 > par < rougonmacquart PXt laposte.net >
c’est beau ; on dirait du MD dévoyée.