Les Nuits sonores, 7ème édition à Lyon, du 20 au 24/05, programmation complète et infos pratiques sur le site des Nuits.
Le duo Matmos en concert aux Nuits sonores, pour l’ouverture du festival lyonnais, ce mercredi. © DR
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Nuits sonores 2009, entrez dans la transe

Un festival de musique électronique qui d’année en année monte en puissance, c’est suffisamment rare pour être souligné. Depuis leurs débuts en 2004, les Nuits Sonores bénéficient d’un soutien sans faille des édiles lyonnais et gagnent à chaque édition en fréquentation et notoriété. Une exception qui vient confirmer la règle ? Dernier exemple en date, le petit Poucet Seconde Nature, à Aix-en-Provence (dont on reparlera bientôt, promis) a dû trouver en urgence un nouveau point de chute, trois semaines seulement avant sa tenue. Conséquence d’un lobbying absurde de la part de riverains, qui a fait plier la mairie d’Aix. Du coup, exit la Cité du Livre, et retour en catastrophe aux origines, à la Fondation Vasarely. A Lyon, la mairie a préféré concentrer les subventions sur un grand rassemblement, au départ dévolu aux musiques électroniques mais qui a su très vite panacher sa programmation de rock plutôt vintage. Revers de la médaille, sur place, certaines associations déplorent de n’être pas davantage soutenues, les Nuits Sonores absorbant une grande partie des deniers dévolus aux musiques actuelles.

Moins de têtes d’affiche

Mais foin de fine bouche, les Nuits, comme on les appelle, lancent rituellement les hostilités, à quelques semaines du Sonar avec un essaim de concerts et soirées forcément zébrées façon puzzle, entre grosses salles, berges du Rhône et petites places du centre-ville, concerts-évènements et découvertes. Au final, tout le monde trouve sa place à Lyon, peut-être plus qu’ailleurs -Sonar compris. Cette année, contrairement à l’édition 2008 (marquée par le concert d’Underworld), pas d’énorme tête d’affiche à l’anglaise. Petit serrage de ceinture, c’est de saison paraît-il, mais nullement des envies.

C’est donc très logiquement par le nouveau live de Laurent Garnier que démarrera ce soir le cru 2009. On en voit qui baillent déjà, tant le DJ historique, toujours aussi affûté quand il s’agit d’hystériser les foules, a toujours eu du mal à être passionnant sur disque, et a fortiori sur scène. Mais il nous promet un concert très tonique, loin des errances electro-funk du passé. On ne demande qu’à être convaincu (son récent album « Tales Of A Kleptomaniac » est très agréable), mais on optera plutôt pour le concert de Matmos à la même heure, le duo américain entamant une série de concerts européens qui mêleront saillies expérimentales et syncopes azimutées. Pour achever la schizophrénie, Danton Eeprom inaugurera lui aussi son nouveau live (annoncé comme très garage rock), après que le Parisien Rone, avec sa techno ligne claire, ait démontré tout le bien qu’on pense de lui. Celui qui départagera certainement tout le monde, c’est Claudio Simonetti, claviériste et membre fondateur de Goblin, ce faux-groupe italien auteur des BO des « giallo » (polars sanglants) de Dario Argento, dont le fabuleux « Profondo Rosso ».

Rone - « Spanish Breakfast » :



Vendredi, ça remuera du popotin sévère avec un plateau groovy, pour les amateurs de hip hop sous perfusion électronique. Joli casting : la londonienne Ebony Bones, Cut Chemist et le roi du grime, Dizzy Rascal. Plus rock’n’roll et au même moment, Jon Spencer ranimera Boss Hog, le groupe qu’il anime au côté de Christina Martinez. Râles de plaisir en prévision également un peu plus tard pour le DJ set de Ricardo Villalobos qui, il y a quelques jours à peine, enflammait le Rex Club à grands coups de house 90’s, l’une de ses (nombreuses) marottes. Le samedi sera quant à lui l’occasion de prendre des nouvelles, non pas de Miss Kittin & The Hacker (leur live est devenu une fête à neuneu cold-wave indigeste) mais plutôt de Lydia Lunch, l’ancienne égérie no-wave, elle aussi en plein retour de flamme.

Ricardo Villalobos - « Dexter » :



Les plus mélomanes (punks ?) iront (re)découvrir le retour (on n’en sort pas) des Australiens New Christs, programmés à la dernière minute. Ce sera du brutal, tant ce groupe, né sur les cendres des mythiques Radio Birdman, est réputé pour son heavy sound canal historique. Enfin, s’il reste quelques forces aux plus forcenés des festivaliers, ils assisteront dimanche à la prestation du papy electro Pierre Henry (au Transbordeur, transformé pour l’occasion en cathédrale sonore).

La carte blanche annuelle des Nuits sonores, après Berlin en 2008, est britannique cette année : Londres est à l’honneur avec une kyrielle de concerts (dont la chouette Micachu et ses samples d’aspirateur, Erol Alkan, Padded Cell) et une poignée de projections (docus légendaires sur le punk, Wire, David Bowie ou Joe Strummer).

Micachu and The Shapes - « Lips » :

benoît hické 

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