« L’œuvre ouverte », Congrès Pure Data 2007 en plusieurs lieux à Montréal, Canada, du 21 au 26 août.
Robotcowboy, le "cyborg musical en one-man groupe", de Dan Wilcox, l’un des artistes participant au congrès PureData de Montréal. © DR
< 21'08'07 >
Montréal décode Pure Data en temps réel

Une collection de vieux téléphones obsolètes dont la variété de sonneries composent une pièce sonore : c’est « La Chorale à roulettes » de Darsha Hewitt et Alexandre Quessy. Un homme-orchestre électronique : la performance Robotcowboy de Dan Wilcox. Des images captées de la rue qui se répondent dans un triptyque évolutif, avec SOOS1, Self-Other Organizing Structure #1, de Ben Bogart. Tout ça et bien d’autres performances, ateliers, conférences, installations, se passe en ce moment à Montréal, à l’occasion de la seconde édition du Congrès Pure Data, intitulé « L’œuvre Ouverte » (la première édition s’était tenue à Graz en Autriche en 2004). Pendant 6 jours se rassemblent autour du logiciel Pure Data, dédié à l’interaction en temps réel, des artistes, des développeurs et des théoriciens, en collaboration avec les lieux de création de Montréal dans le domaine des arts électroniques.

Pure Data est un environnement de programmation pour l’interaction en temps réel, permettant de traiter tout type de données pour la musique et l’image fixe et animée. Il est libre (entendez que son code est à la disposition de tous), gratuit et multiplateforme. Ce logiciel a été développé à l’origine par Miller Puckette, musicien et informaticien (il jouera d’ailleurs avec son groupe culte, spécialiste de la déconstruction de performance, les Convolution Brothers, avec Zack Settel et Cort Lippe). Miller Puckette avait été auparavant un des créateurs de Max, développé à l’origine à l’Ircam (Institut de Recherche et Coordination Acoustique/Musique), l’équivalent de Pure Data en logiciel propriétaire. Il a été rejoint par de nombreux programmeurs et artistes qui ont rajouté de nouvelles fonctionnalités à Pure Data (sous forme de librairies).

L’exposition principale se tient à la Société des Arts Technologiques (SAT), haut-lieu des cultures numériques à Montréal, qui organise également des concerts, des sessions de démos, de performances et de code collectives avec les évènements réguliers que sont les Mix Sessions et les volets montréalais de Share et Dorkbot. Aux centres Oboro et chez les filles du StudioXX (« Centre d’artiste féministe engagé dans l’exploration, la création et la critique en art technologique ») ont lieu les ateliers, occasion de se familiariser avec la distribution Linux spécialisée pure:dyne, de faire des jams en ligne avec netpd, un dérivé de PureData qui permet à des musiciens électroniques de pratiquer des concerts à distance en temps réel, du streaming... Et puis, en parallèle à toutes ces activités, l’exposition Encodeurs à la galerie Pierre-Francois Ouellette Art Contemporain présente les téléphones à cadran un poil désuets de Darsha Hewitt et Alexandre Quessy.

On retrouvera sûrement très vite les artistes, programmeurs et théoriciens participant à cette nouvelle « Œuvre ouverte » dans d’autres festivals consacrés aux arts électroniques et aux cultures du libre comme Piksel en Norvège en novembre ou Make Art à Poitiers l’année prochaine.

anne laforet 

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