Pour une nouvelle dynamique de la chaîne du livre, forum de la Société des gens de lettres, les 8 et 9/10, de 10 h 30 à 18 h 30, hôtel de Massa, 38 rue du fg Saint-Jacques, Paris 14e, entrée libre sur inscription (01.53.10.12.15) dans la limite des (100) places disponibles.
"Bernardino Cennini prototypographe de Florence, et son fils" (Tito Lessi, 1908), un portrait du premier imprimeur de Florence à la fin du XVe siècle, que montrait l’exposition "Les trois révolutions du livre" au Musée des arts et métiers, à Paris, en 2002. © Galleria Nazionale d’Arte Moderna di Roma/G. Schiavinotto/Musée des arts et métiers.
< 09'10'07 >
Le livre réfléchit à sa révolution Gutenberg 2.O

« On sait que la mutation est d’équivalence à celle de Gutenberg, et que les mutations intermédiaires (la presse et le feuilleton, le livre de poche) n’ont pas le degré sismique de celle-ci, qui nous rejoint. On sait seulement que pas le choix : la configuration qui en résultera on ne la connaît pas, mais rester en deçà, ne pas accepter le saisissement, serait plus dangereux encore. » C’est François Bon, l’écrivain (auteur de « Rolling Stones, une biographie » et patron de l’excellente revue en ligne Remue.net), qui écrivait ce texte fort et dense, intitulé « Si la littérature peut mordre » pour Les Cahiers du SLF (Syndicat de la Librairie Française) en décembre 2006.

De fait, le livre, après le disque et le cinéma, connaît une révolution sans doute plus discrète et pourtant tout aussi traumatisante pour ses acteurs, auteurs, libraires, éditeurs. C’est toute la chaîne que le numérique a transformée, comme le rappelle l’économiste François Rouet dans l’ouvrage très documenté « Le livre, mutations d’une industrie culturelle » (à la Documentation française, édition 2007). Parce que la numérisation a touché aussi bien la chaîne logistique que la distribution, qu’elle a fait apparaître de nouveaux géants, les Google et Amazon, peu enclins à se glisser dans les règles prédéfinies, et parce que pas un jour ne passe sans qu’un lulu.com propose de transformer chaque internaute en auto-éditeur ou que le syndicat des libraires indépendants ne songe à mettre en place un portail sur le Net.

Bref, ça grouille de partout (au même moment se pose la même question à la Foire internationale du livre à Francfort), et c’est bien pour cette raison que la Société des gens de lettres organise deux jours de rencontres « pour une nouvelle dynamique de la chaîne du livre », réunissant libraires indépendants, écrivains, représentants du Centre national du livre, le président de la Bnf, Bruno Racine, éditeurs et directeurs de bibliothèques. Soit six thèmes de débat (« l’avenir et le contenu de l’œuvre de création par l’écrit », « l’implication de l’auteur dans l’économie du livre » ou encore « les perspectives de l’édition face à la numérisation des contenus et aux modes d’édition électronique ») qui ont pour ambition de faire se parler les acteurs de cette chaîne. Il faut dire qu’après la remise du rapport Livre 2010 à la ministre de la Culture cet été, la question d’un « label » agitait les esprits. Tel est en tout cas le sens du rapport rendu le 10 septembre par Antoine Gallimard, qui s’était vu confier une mission de réflexion sur la librairie indépendante. Les auteurs feront-ils œuvre de réconciliation ? On y reviendra...

annick rivoire 

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