« Holy Fire, Art of the Digital Age », exposition du 18 au 30/04 au centre IMAL, 30, quai des Charbonnages Koolmijnenkaai 30, Bruxelles.
« Holy Fire : Exhibiting and Collecting New Media Art », conférence-débat le 19/04 de 11h30 à 13h30 avec Alexei Shulgin, Olia Lialina, Steve Sacks (bitforms), Wolf Lieser (DAM), Stéphane Maguet (Numeriscausa), Philippe Van Cauteren (SMAK), Domenico Quaranta et Yves Bernard ; modéré par Patrick Lichty, à Art Brussels, place de Belgique, Bruxelles.
Biennale.py, le virus créé pour la Biennale de Venise en 2001 par Eva et Franco Mattes (0100101110101101.org) mis en boîte : "Perpetual Self Dis/Infecting Machine", 2001-2003. (gal. Fabio Paris Art Gallery, Brescia) © DR
< 18'04'08 >
« Holy Fire » met le feu au net-art

Voilà un débat qui pourrait sembler d’un autre âge : l’exposition « Holy Fire, Art of the Digital Age », en marge de la foire Art Brussels, présente un patchwork d’œuvres d’artistes des nouveaux médias sorties du Net, qu’elles soient déjà présentes sur le marché, prêtées par des collectionneurs ou des galeries. Elle déclenche une de ces polémiques dont le milieu des arts numériques est friand. D’un côté, ceux qui pensent que la « rematérialisation » d’œuvres conçues pour les réseaux est contre-nature, ou à tout le moins ne sert qu’à draguer le marché de l’art, de l’autre ceux qui pensent que le net-art doit accéder à la reconnaissance économique et sortir de son « ghetto ».

Le titre de l’exposition, qui ouvre ce 18 avril à Bruxelles au centre IMAL (dédié aux cultures numériques et à la technologie), est un clin d’œil au beau roman de science-fiction de Bruce Sterling du même nom (« Le Feu Sacré », 1996), qui a durablement influencé les pionniers du net-art. En attendant le débat ce samedi, « Holy Fire » débute sur ce paradoxe : les auteurs des pièces émargent au net-art mais n’en présentent que très peu, sauf les installations où l’écran est partie prenante de l’œuvre (comme Vuk Cosic et sa version en ascii du film « Psycho », ou Christophe Bruno et « Fascinum » qui affiche en temps réel les images les plus vues d’Internet). Au lieu de quoi, des objets autonomes à poser au mur qui réagissent au visiteur, des œuvres à contempler, captures de performances, installations vidéos, sans interactivité ou extension participative... On y retrouve les miroirs vidéos de l’Electroboutique d’Alexei Shulgin et d’Aristarkh Chernyshev vus à la dernière Transmediale, le virus biennale.py du duo 0100101110101101.org, lancé en 2001 à la Biennale de Venise ou encore « Max Payne Cheats Only » de Jodi...

« Confortable », dirait Olia Lialina (qui présente avec Dragan Espenchied un écran tactile affichant le site low-tech Midnight) : « Un public expérimenté, des artistes et des ordinateurs montrables en galerie permettent d’expliquer la transition de l’art des nouveaux médias à l’art contemporain, écrit-elle dans « Flat Against The Wall ». Le confort pour tous est un fait de l’art contemporain. Les nouveaux médias ne connaissent pas ce mot. Dans l’art des nouveaux médias, les artistes se battent, les curateurs souffrent, le public s’énerve. Et c’est comme ça que ça devrait être. » A Bruxelles, tout baigne.

anne laforet 

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