Transmediale08, suite et fin du festival nouveaux médias, Haus der Kulturen der Welt, Berlin.
Dernier compte-rendu de poptronics en direct de la Transmediale, en partenariat avec arte.tv.
« Not a matter of it but when », par Julia Meltzer et David Thorne autour d’une série d’improvisations de l’acteur et cinéaste syrien Rami Farah, premier prix de la Transmediale 2008. © DR
< 04'02'08 >
Transmediale 6/6 : Berlin à tout prix

(Berlin, envoyée spéciale)

La Transmediale, c’est déjà fini, les prix sont donnés, les artistes sur le départ. Pas de prix par catégorie à Transmediale, ainsi le premier prix revient à la vidéo « Not a matter of if but then » de Julia Meltzer et David Thorne, qui capture une série d’improvisations de l’acteur et cinéaste syrien Rami Farah. En deuxième position, le projet « Amazon Noir » repéré par poptronics, suivi du corset wifi « Constraint City » (à peine reconnaissable comme tel exposé). Sans oublier deux mentions honoraires : l’installation-performance de Francis Hunger (artiste et initiateur de l’International Sputnik Day) « The SETUN Conspiracy » (du nom du super calculateur à logique ternaire développé par les Soviétiques à la fin des années 50) et le projet en ligne « picidae.net » (un site qui permet d’éviter la censure de l’Internet par mot-clés, grâce à des photos de sites avec liens actifs) de Mathias Jud et Christoph Wachter, également créateurs du projet « Zone Interdite ».

Pas le temps de tout voir, de tout entendre, trop tôt pour un bilan mais l’occasion de revenir sur des projets présentés. Ainsi l’« Electroboutique » (menée par Alexei Shulgin, un des pionniers du net-art, Aristarkh Chernyshev et Roman Minaev), inratable avec ses œuvres flashy et attirantes. A la fois collectif artistique et galerie commerciale, l’« Electroboutique », sous-titrée « Media Art 2.0 », propose une série d’œuvres interactives créées pour le marché de l’art, en édition limitée, et qui recyclent joyeusement et ironiquement plusieurs décennies d’art vidéo et d’arts numériques. Lunettes géantes rouges avec au centre un miroir vidéo, poubelle d’où débordent des rubans de LEDs (diodes) qui affichent les dernières nouvelles, « écran centre d’art personnel », ici pas d’ordinateurs (« trop bruyants et peu fiables » selon les artistes) mais des circuits développés spécifiquement, avec une logique « plug-and-play », sans maintenance. Il ne s’agit pas là d’un faux projet dont le net-art est friand mais d’une infiltration réelle bien que toujours ironique du marché de l’art. Bienvenue dans l’ère du « crititainment » (pour « critical et entertainment ») !

Côté conférences, pas de débauches de théories de la conspiration, mais une attention à déconstruire les mécanismes de peur ou à revenir sur des situations historiques particulières, comme le réseau CyberSyn (pendant chilien du réseau Arpanet, de 1970 à 1973, stoppé net avec le coup d’Etat contre Salvador Allende). A noter, la belle conférence d’Otto Rossler sur les trous noirs annonçant que si des scientifiques arrivent bientôt à créer des « micro trous noirs », la terre serait avalée par ceux-ci une cinquantaine de mois après. La conspiration et la science (-fiction) ont toujours fait bon ménage...

anne laforet 

votre email :

email du destinataire :

message :