Fujiya & Miyagi et Candy Clash en concert à la Maroquinerie, le 22/11 à 19h30 (complet), 17 €, La Maroquinerie, 23 rue Boyer, Paris 20e.
Fujiya & Miyagi dissèque le krautrock, à sa sauce électronique. © DR
< 22'11'08 >
Fujiya & Miyagi, l’avant-poste pop

Dans la petite famille des mélomanes recycleurs de talent, Fujiya & Miyagi a une place à part. Ce trio de Brighton qui tire son nom d’un personnage de « Karate Kid » (Miyagi) et d’un lecteur de disque (Fujiya) dissèque depuis trois albums les rouages de la musique planante des années 70, version outre-Rhin. Le krautrock prend d’ailleurs des allures de vache à lait puisque de plus en plus de groupes, très éloignés de l’électro-rock qui a triomphé au festival des Inrocks, puisent dans sa mécanique instrumentale. Mantras hypnotiques et fascination pour la répétition, claviers vintage, paroles aux allures de mini nouvelles (le chanteur à la voix blanche, David Best, raffole de Nabokov), la musique de Fujiya & Miyagi respecte la doxa krautrock depuis l’album « Electric Karaoke », au groove très assuré. Mais ces trois dévoreurs de vinyles ont les idées larges, et ils se détachent régulièrement de leur passion pour la « kosmische » pop en la raccordant à des sonorités d’aujourd’hui tout à fait vrillées (Aphex Twin reste leur référence absolue, totem de toute une génération de rats de laboratoires techno).

Fujiya & Miyagi se fait vraiment repérer en 2007 avec son deuxième album, l’ambitieux « Transparent Things ». La formule est désormais bien rodée : un format pop mais à l’humeur vagabonde, comme une musique d’avant-garde qui n’aurait pas oublié de faire danser. On pense souvent à Stereolab ou Broadcast dans cet univers de sons millésimés. Seul bémol, le groupe est réputé pour son statisme sur scène. Il développe donc (comme beaucoup de performers électroniques) un light-show et des visuels qui ont pour fonction de remplir l’espace, dans la tradition des concerts psyché de la fin des 60’s. Avec en point d’orgue la vidéo en stop motion à base de dés signée Wayne Shotter, vue 1 million de fois sur Youtube, un gros succès viral.

Depuis ce clip, et une tournée conséquente ponctuée par le festival Pitchfork, à Chicago, le groupe n’a pas chômé puisqu’un nouvel album vient de débarquer dans les bacs, « Lightbulbs », aux accents plus pop, comme si la fascination pour le rock à claviers circa 70’s avait besoin de prendre l’air. Le premier single illustre bien la nouvelle direction de Fujiya & Miyagi, à découvrir ce soir à la Maroquinerie (ou ici pour ceux qui opteraient pour une soirée cheminée).

Fujiya & Miyagi - « Knickerbocker »

benoît hické 

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