Festival Filmer la musique, 2e édition du 3 au 8/06 au Point Ephémère, 200, quai de Valmy, Paris 10e et au MK2 quai de Seine, 14, quai de la Seine, Paris 19e.
Valse des étiquettes et des documents musicaux rares : c’est le festival Filmer la musique. © DR
< 03'06'08 >
Filmer la musique, le rock fait son cinéma

Attendu au coin du bois après une première édition impeccable, Filmer la musique est de retour ce soir au Point Ephémère. L’idée d’un festival de documentaires musicaux (« hors broadcast », insiste Eric Daviron, du collectif d’artistes MU, producteur de l’événement), c’est Olivier Forest qui l’a eue à New York, dans une boutique spécialisée en bootlegs, ces enregistrements et vidéos de concerts pirates. Suite à un appel à projets et à des recherches de perles rares sur l’Internet, pour éviter « l’effet films cultes ou les banales captations de concerts », le collectif convie le spectateur à une déambulation entre les genres musicaux et les esthétiques (brutes ou ciselées mais jamais formatées), jusqu’au 8 juin.

Début des hostilités ce soir avec la projection de « All Tomorrow’s Party » de Vincent Moon, une commande de Warp Films autour du fameux festival ATP. Réalisateur parfois brouillon des Concerts à emporter, Moon réussit là son meilleur coup, tant son grain noir et blanc colle à l’ambiance post-apocalyptique de la station balnéaire qui accueille le festival (l’énergie de Fuck Buttons n’a jamais été aussi bien captée). A côté, évidemment, « 6 Days », son film promo sur REM (commandé par Michael Stipe) semble pâlot et distancié, et le documentaire sur la tournée de The National assez figé en dépit de quelques plans fulgurants. Mais cette seconde édition de Filmer la musique sera surtout l’occasion de revoir les films de David Markey, révélé en 92 par « The Year Punk Broke » qui documentait une tournée de Sonic Youth (période « Goo ») et Nirvana, avec un Thurston Moore en reporter VIP totalement zinzin (projo le 6). Markey a auparavant vécu de l’intérieur, caméra Super 8 au poing, la scène punk de L.A. et il la restitue dans le très brut « The Slog Movie » et la fiction trash « Desperate Teenage Lovedolls » (le 5).

Bande-annonce de « Desperate Teenage Lovedolls » de David Markey :



On conseillera également trois merveilles tapies dans une programmation pléthorique et pour tous les goûts (du rock japonais à Faust en passant par le très beau « Roots, Rock Reggae » que le patron des éditions Allia présentera le 7). Tout d’abord « Feiern » de Maja Classen, un documentaire intimiste sur le clubbing berlinois. La jeune réalisatrice allemande alterne entretiens et séquences d’after très douces, amoureuses, loin des clichés techno. Ensuite « The Blues According to Lightnin’ Hopkins » de Lens Black (1967), une immersion haute en couleurs au cœur du Texas noir. Le blues de Hopkins est ce chant à la fois joyeux et désespéré qui fait danser les filles. A ne pas rater non plus le court métrage « free » dans lequel le jazzman Don Cherry se bat en duel avec les gargouilles de Notre-Dame puis joue de la flûte face aux sarcophages du Louvre (le 8 à 14h). Mais Filmer la musique, c’est aussi des concerts pointus : Born Ruffians et Pivot ce soir, Trans Am demain, Awesome Color vendredi et une fête rock’n’roll samedi, en point d’orgue de cette semaine très riche.

Bande-annonce de « Feiern » de Maja Classen (2006) :

benoît hické 

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