Semaine de la pop philosophie, du 1/10 au 7/10 à Marseille : rencontres, débats et performances ludiques autour du foot, des films d’horreur, du monokini... Avec Bastien Gallet, Marcela Iacub, Mark Alizart, Patrice Maniglier, Joseph Mouton, Laure Limongi, Léo Scheer, Catherine Millet, Jean-Baptiste Thoret, Stephen Wright... Un événement organisé par les Rencontres Place publique à l’initiative de Jacques Serrano, en soirée et dans l’après-midi en différents lieux de Marseille (Frac, L’Underground, galerie des Beaux-Arts, Pôle Média Belle de Mai, Fnac, Caravelle, Vieille Charité, CIPM, Théâtre de Lenche, Friche La Belle de mai), entrée libre.
Le monokini a débarqué sur les plages de Pampelune au début des années 60... et dans Second Life, le monde 3D, bien plus récemment. Marcela Iacub et Catherine Millet évoqueront la "Philosophie politique du monokini" le 6/10 à Marseille, lors de la Semaine de la pop philosophie. © DR
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Deleuze en short, une semaine de pop philo à Marseille

Philosopher au café, ce n’est pas nouveau. Voir des penseurs contemporains réfléchir à ce qui occupe notre temps de cerveau disponible, des séries télé addictives au cinéma de genre en passant par la musique électronique et le monokini, c’est déjà moins commun. Et quand Jacques Serrano, l’infatigable créateur des Rencontres Place publique, un rendez-vous régulier mais nomade qui actualise la philosophie, généralement hors de ses lieux de prédilection, a proposé à poptronics d’être partenaire de la « Semaine de la pop philosophie », on n’a pas hésité bien longtemps. Car cette « pop » dont s’occuperont à partir d’aujourd’hui à Marseille des « personnalités du monde de l’art contemporain et des intellectuels de la scène philosophique française » est le même bain de cultures qui anime poptronics : une culture populaire qui n’est pas vraiment celle du président Sarkozy et son Johnny national. La pop’philosophie telle que la définit Elie During est « contemporaine de la musique pop et du pop art ».

Une façon rafraichissante de se re-poser les questions fondamentales, en mettant les philosophes en position quasi-dangereuse, au cœur de ces pratiques pop, face ou même à l’intérieur de performances avec DJ et VJ, en débat avec des artistes et du public. Ces rencontres alterneront les endroits les plus divers : dans une galerie pour revenir sur « ce que l’art fait à la philosophie », avec Anne Cauquelin notamment, à la Caravelle pour causer foot (le 4/10), à la Friche pour évoquer une drôle d’expérience néerlandaise, « My Name Is Spinoza », où des artistes sont convoqués pour provoquer la réflexion des visiteurs (le 5/10), à la Vieille Charité pour discuter monokini (le 6/10 avec Marcela Iacub) ou encore dans l’espace marchand (à la Fnac Belzunce), histoire de s’interroger sur « le revirement de la critique face aux films d’horreur ».

Et pour bien commencer ce programme intelligent et attirant, c’est ce soir un double plateau qu’offre cette théma pop’philosophie, à l’Underground à partir de 22h pour un démarrage en douceur. « Qu’est-ce qui est “pop” dans la pop music, le pop art, la pop philosophie ? » interrogera en forme d’introduction Jérôme Glicenstein (artiste et prof). Place ensuite à quelque chose d’un peu plus incertain et fragile, un duo performance entre le philosophe Bastien Gallet (repéré notamment dans le collectif Fresh Théorie) et l’artiste sonore Mathias Delplanque. « Sait-on vraiment ce qui vient en premier ? Les sons ou les mots ? Les mots qui croient expliquer les sons ou les sons qui veulent contredire les mots ? Nous rendrons le discours à sa fluidité et la musique à sa syntaxe et nous essaierons de plonger dans la faille qui les sépare, une petite chambre entre deux flux. » Voilà pour la profession de foi signée Bastien Gallet.

Pour se faire une idée, la dernière performance de Mathias Delplanque, avec Black Sifichi à la Société des Curiosités à Paris le 19 septembre dernier :



Poptronics vous en fera écouter a posteriori les principaux extraits, avant que tout le monde ne revienne aux choses sérieuses dès vendredi soir pour une « soirée télé » un peu particulière (autour des séries), et samedi, pour un « jeu de la théorie », authentique dispositif ludique pour « déjouer les formats d’exposition théorique » mis au point par le philosophe Patrice Maniglier. Sinon, on pourra aussi écouter parler des « glands en or » que Barbara Cartland offrait à ses visiteurs. Vous ne voyez pas le rapport ? « On imaginera la raison pour laquelle Hegel aurait pu être tenté d’en ramener un de Camfield Place. De fait, il faut bien que l’Esprit du monde hante l’œuvre d’une femme qui aura vendu quelque 723 romans à plus d’un milliard d’exemplaires », suppute Mark Alizart, directeur adjoint du Palais de Tokyo. Trop pop’sérieux, quoi.

annick rivoire 

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