Biennale de Venise, du 10 juin au 21 novembre 2007, 52ème exposition internationale d’art, Venise, dans les "Giardini" et à l’Arsenal, de 10h à 18h, tlj sauf lundi les Giardini et mardi l’Arsenal.
© Elisabeth Lebovici. Des pissotières bleu blanc rouge chantent la « Marseillaise » au pavillon nordique.
< 13'06'07 >
Audio-balade à la Biennale de Venise

Alors Venise, t’en penses quoi ? Comment décanter en trois coups de cuillère à pot et après deux "journées professionnelles", préalables au vernissage, cette 52ème biennale internationale d’art contemporain ouverte depuis dimanche ? Comment juger la masse immense, de plus en plus immense, des représentations "nationales" (56 pavillons, regroupant parfois un continent, telle l’Amérique latine ou l’Afrique, une mondialisation à plusieurs vitesses) ?
Que rapporter de la traditionnelle exposition générale, qui occupe à la fois le grand pavillon italien des "Giardini" de la Biennale et l’énorme Arsenal, dévolu cette année au commissaire américain Robert Storr, ex-conservateur au MoMA de New-York et aujourd’hui prof d’histoire de l’art à l’Université de Yale, qu’il a intitulée "Penser avec les sens-Sentir avec l’esprit-l’Art au présent".
Pour l’instant, les avis sont partagés. D’un côté, il y a celles et ceux qui adorent la présentation muséale de Robert Storr, très respectueuse des œuvres (chacune profite d’un espace, d’un lieu conséquent, ainsi, l’immense proposition du défunt Jason Rhoades), très articulée et ouverte aux malheurs du monde, brassant des artistes de l’Iran à Israël, de Porto Alegre à Shanghaï et moulinant les générations, avec une large proportion de quinquagénaires (voire plus si affinités).
D’autres au contraire, ne supportent pas la leçon de morale à la Gore (Al Gore) pas très gore, justement (certain artiste comparait même le commissaire à un "Michael Moore de l’art contemporain")... Alors, t’en penses quoi ? La suite au prochain numéro. En attendant, quelques sons piqués au hasard...

A l’Arsenal, il y a pour la première fois un "pavillon italien" où la commissaire, Ida Gianelli, a choisi d’opposer deux artistes vraiment antithétiques. A ma droite, les "Lymphes" de Giuseppe Penone, peaux d’écorce sur parquet de marbre. A ma gauche, "Democracy", le dernier film ultra-médiatisé de Francesco Vezzoli où Sharon Stone se présente contre Bernard-Henry Lévy à la présidence des Etats-Unis. Elle est républicaine, il est démocrate. Où est l’erreur ?

Le critique Achille Bonito Oliva, un vieux de la vieille rompu à la diplomatie vénitienne, n’aime pas l’accrochage de la Biennale et ça s’entend. Bataille du critique contre le commissaire d’exposition : l’enjeu est-il vraiment esthétique à Venise ?

Eyoum Ngangé du Cameroun et Faustin Titi de Côte-d’Ivoire, qui vivent à Paris, ont fait une bande dessinée, dont les planches sont exposées comme des œuvres, à l’Arsenal. "Une éternité à Tanger" raconte la vie d’un jeune homme qui a traversé l’Afrique en espérant se rendre en Europe et se retrouve coincé au Maroc. Dans le sens Paris-Dakar, on gagne et dans l’autre sens, Dakar-Paris, on perd. Ils n’aiment pas ça, et ils le disent.

Retrouvailles de Parisiens. Jonas Storsve, conservateur à Beaubourg, trouve enfin le calme à l’Arsenal, loin des images de guerre ambiante, au sein des pièces de l’Argentin Guillermo Kuitca et d’El Anatsui, artiste du Ghana qui vit au Nigéria.

L’artiste français Melik Ohanian, exposé à l’Arsenal, on ne l’entend pas. Mais son installation sur deux écrans, si.

Nancy Spector, commissaire du pavillon américain, évoque Felix Gonzalez Torres, premier artiste mort (1996) à occuper ce pavillon de la Biennale. Elle trouve ça particulièrement pertinent. Nous moins. In english.

A l’Arsenal encore, le Bulgare Nedko Solakov fait parler ses « kalashnikov » trouvées en Bulgarie.

Une fois les présentations faites par Tatiana Trouvé, on rencontre l’artiste italo-new-yorkais Paolo Canevari, exposé à l’Arsenal.

On se quitte sur les sonorités du pavillon chinois, une sélection, par Hou Hanrou, de quatre artistes femmes.

elisabeth lebovici 

votre email :

email du destinataire :

message :