Concert de Women, Chad VanGaalen et Jim Yamouridis le 24/11 à 20h à la Flèche d’Or, 102 bis rue de Bagnolet, Paris 20e.
« Women » (Jagjaguwar/Differ-ant).
Women, entre expérimentations noise et mélodies pop. © DR
< 24'11'08 >
Women, la pop imparfaite comme il faut

Où sont les feeeeeemmes ? Pas chez Women en tout cas, qui n’en compte aucune dans ses rangs, le groupe qui se cache derrière ce nom se composant en effet de quatre Canadiens dans le vent, les frères Patrick et Matthew Flegel, Michael Wallace et Christopher Reimer. Un cauchemar pour le poppeux 2.0 : un Myspace épais comme une planche à billets et un échantillonnage Google qui propose comme mots-clés « women rights », « muscle women » ou « women fight ». Mais ce n’est pas le moment de s’intéresser aux combats de filles dans la boue.

Donc « Women », premier album de Women, sorti en octobre, dix titres enregistrés dans le QG de leur cinquième homme, Chad VanGaalen (producteur, chanteur et dessinateur, lui aussi de Calgary - signé quand même sur Sub Pop et tenancier du label Flemish Eye - qui leur succèdera ce soir sur la scène de la Flèche d’Or), sur un ghetto-blaster et des vieilles machines à cassettes pour au final un disque qui atteint difficilement la demi-heure. Mais quelle demi-heure ! Le premier titre, « Cameras », démarre sur des harmonies vocales célestes à la Fleet Foxes avant de les tronçonner sur des guitares montées sur scie circulaire. Ou comment condenser l’histoire de la musique américaine 60’s-70’s en un pas de géant, des plages californiennes des Beach Boys direct au fond des caves new-yorkaises, martyrisées par le Velvet Underground, période crispée « White Light/White Heat », en passant par les montées d’acide psyché de la clique Nuggets. Le tout en 1mn01 : un manifeste aussi brillant que bref.

Et le reste est à l’avenant : des chansons pop aux allures de classiques immédiats (« Black Rice », Kinks/Zombies mâtinés de Thirteen Floor Elevators, « Shaking Hand ») et des plages expés sous des cliquetis de pluie métallique (« Woodbine », « January 8th »). Soit le mariage de contraires enroulés dans une même production lo-fi, histoire de ne pas être étiquetés « produits finis ». Et quand Women s’offre le luxe de torpiller dans l’œuf un morceau comme « Group Transport Hall », on se dit que le groupe doit avoir sous le coude de sacrées réserves. Women of the year ? A confirmer ce soir sur la scène de la Flèche d’Or, où le quatuor donne son premier concert français.

Women – « Black Rice » live à Toronto (oct. 2008) :

julie girard 

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