Retour sur les neuvièmes Siestes électroniques de Toulouse, du 23 au 27 juin derniers.

Extraits du direct de CampusFM pendant les Siestes électroniques 2010, à écouter en ligne ici.

Ambiance champêtre et fleurie à la Prairie des Filtres, lors des Siestes Electroniques 2010, à Toulouse. © Moltisanti
< 05'07'10 >
Toulouse défriche l’électro dans la prairie

(Toulouse, envoyée spéciale)

Dur de se remettre au travail après les belles Siestes Electroniques, du 23 au 27 juin à Toulouse... Malgré l’annulation du concert de Pantha du Prince à cause de la grève pour la retraite, les spectateurs étaient au rendez-vous : soirée Tigersushi où il a fallu refuser du monde, pelouse pleine, concerts excitants... Dans des lieux agréables ou décalés, les Siestes Electroniques est un bon exemple de festival pointu, défricheur et abordable (il est en partie gratuit ou avec des places à petits prix). Bien sûr, on retrouve quelques têtes d’affiche pour attirer l’auditeur curieux, mais le festival fait la part belle à de jeunes artistes signés sur des labels indépendants, avec souvent à peine quelques disques à leur actif. Tendance que l’on retrouve par exemple à l’excellent Midi Festival de Hyères, qui prend d’assaut la Villa Noailles du 23 au 25 juillet prochain (avec une programmation que Poptronics n’aurait pas reniée). Réaction aux énormes festivals produits par des multinationales ? Aux grosses tournées de musiciens sur le retour ? A l’éclatement et à la fragmentation du marché du disque ?

Aux Siestes Electroniques en tout cas, la recette est un mélange de télescopage de genres musicaux, au-delà de la seule reconnaissance des ventes de disques ou de l’influence des labels et des tourneurs, dans une progression logique : de la sieste, avec son écoute attentive allongés sur l’herbe, à la danse, oreilles et pieds en action. Le duo anglais Mount Kimbie (dont le concert toulousain est en écoute ici, comme tous ceux du week-end), est un bon exemple de ces groupes qui échappent aux genres musicaux, tout en s’en inspirant. Liés au dubstep via leur label Hotflush, ils jouent pourtant une musique qui prend un malin plaisir à aller dans une autre direction que celle à laquelle s’attend l’auditeur. Ils manipulent voix, samples en tous genre, guitare, percussions, pour créer une musique où le découpage n’enlève rien à l’aspect dansant, avec pourtant une bonne dose de mélancolie. L’enregistrement de boucles en direct, au lieu d’utiliser seulement des samples, apporte un contrepoint nécessaire, un peu maladroit, à leurs beats qui mélangent dubstep, hip hop, r&b. Ils sortent leur premier album en juillet, « Crooks and lovers », et sont sur la route cet été en première partie de The XX (festivals, concert au Centre Pompidou à Metz le 24 juillet...).

Mount Kimbie & James Blake, « Maybes », live à Oslo, 2009 :

Autre musicien qui mélange les genres, le New-Yorkais Machine Drum, branché hip hop, se dirige vers une pop sens dessus dessous, chantant même par dessus les rappeurs invités sur ses morceaux, dans un karaoke touchant et enthousiaste. Selon les contextes, son set est plus ou moins hip hop. Il a d’ailleurs commencé son concert aux Siestes en jouant avec un échantillon de Claude Nougaro chantant « Toulouse », pour le plaisir et l’amusement des siesteurs sur la pelouse. Une belle façon de mâtiner les expériences musicales et de boucler un festival défricheur comme on les aime.

anne laforet 

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