Après les revivals Joy Division (Editors, Interpol...) ou Gang of Four (Franz Ferdinand, Bloc Party...), la série « plus post-punk que moi tu meurs » continue à faire des ravages dans la jeunesse mondialisée. Cette fois-ci, c’est Devo qui est à l’honneur : le duo liverpuldien To My Boy, étiqueté « fluokids » ou « nu-rave » par une presse anglaise en mal de tendances, remet au goût du jour la data-pop du groupe SF kitsch, débarqué du fin de l’Ohio dans les années 70 pour tordre le cou au consumérisme ambiant. En fait, passé son premier album « Q : Are We Not Men ? A : We Are Devo ! », en 1978, et son single scandale « Mongoloid », Devo se retrouva bien vite prisonnier de ses tenues extravagantes et de ses décalages obligés. Mais cela a suffi à marquer l’esprit de Sam White et Jack Snape, 20 ans, qui lui rendent un hommage appuyé tant dans leur look que dans leur goût prononcé pour les sons synthétiques piqués sur de vieux jeux électroniques.

Paru en juin, leur premier album, « Messages » (XL Recordings/Beggars), n’est pas désagréable, juvénile et sautillant en diable, évoquant à son meilleur les Sparks ou Gary Numan ce qui fait oublier quelques grosses fautes de goût (Alphaville et A-Ha sont aussi portés au pinacle). Moins rentre-dedans que Klaxons ou Hadouken !, les jeunes pousses britanniques du moment, To My Boy n’en sont pas moins souvent pertinent, notamment avec « Model », « The Grid », et surtout « I Am Xray » à la synth-pop échevelée, à voir ici en vidéo. Ils jouent ce dimanche dans le cadre du festival parisien Sous la plage. Un concert à saisir : rien ne dit que leur fraîcheur survivra à l’été.

matthieu recarte