Tender Forever le 14/05 à 20h au Point Ephémère, 200, quai de Valmy, Paris 10e (12 euros). Première partie : Lispector.
Tender Forever, sur scène comme à la maison. © DR
< 14'05'08 >
Tender Forever, et la tendresse bordel !

Ouvrir un concert en doublant George Pompidou au sein même du Centre… Pompidou, il n’y a que Tender Forever pour oser. C’était en mars sur le plateau démesurément grand et un peu glaçant de Beaubourg, et la Bordelaise, seule sur scène, allait et venait partout, même pas peur. Quelques mois auparavant, elle s’était mis dans la poche un public venu assister, la mort dans l’âme, à la dernière prestation parisienne d’Electrelane (dont elle a longtemps partagé le bus de tournée). Deux exemples parmi tant d’autres des concerts que Mélanie Valéra affectionne, avant la scène ce soir du Point Ephémère.

Après des débuts à jouer les classiques soul sixties dans les rues de Bordeaux, elle est repérée dans la plus petite salle de concert du monde, le grenier de Scream Club, à Olympia (près de Seattle) par Calvin Johnson et signée sur K Records (label de Kimya Dawson, Chicks On Speed , Beck première mouture…). Depuis, Tender Forever, trente ans et deux albums d’électro-pop-R&B lo-fi sous le bras (« The soft and the hardcore » en 2006 et « Wider » en 2007), enchaîne sans relâche concerts, premières parties, devant un public bluffé, comme en témoignent les commentaires sur sa page Myspace. C’est que ce petit bout de fille est une vraie bête de scène, qui n’a peur de rien, et surtout pas du ridicule, jouant à chaque fois comme si sa vie (ou sa carrière) en dépendait. Avec son laptop, son clavier, sa guitare ou son ukulélé (« une petite guitare parce que c’est moins cher ») et un écran de projection, Tender Forever assure toute seule le show, jouant, dansant, racontant des histoires, toujours au bord de l’essoufflement, sur un fil.

Impossible de mettre la machine en route, un branchement qui ne marche pas, on s’inquiète un peu (ça va démarrer son truc ?) et soudain une déflagration, une chanson qui noue des larmes au coin des yeux. Un coup lady Soul, un coup Bozo-le-clown qui se prend les pieds dans le tapis, qui danse avec une Beyoncé projetée sur écran (« fuck you’re hot », euh, Mélanie, on se calme). Une fragilité immédiatement tempérée par un éclat de rire : l’émotion d’accord, mais faudrait pas s’attarder non plus. Tender Forever, autant tender grrrl que riot grrrl.

« My Love » - reprise au ukulélé de Justin Timberlake pour les Inrocks Sessions, septembre 2007 : « C’est une chanson que je n’ai pas écrite, si je l’avais faite je ne serais pas là », regrette-t-elle à Beaubourg. Pas nous :

julie girard 

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