Compte-rendu des 10e Nuits électroniques de l’Ososphère à Strasbourg (où poptronics a passé son week-end).
Surkin n’a pas vingt ans, et il est renversant. © Bylepeut.com
< 01'10'07 >
Strasbourg après la Nuit (2/2)

(Strasbourg, envoyé spécial)

C’est fini, les 10e Nuits électroniques de l’Ososphère se sont terminées très tôt dimanche matin. N’écoutant que son devoir journalistique, la rédaction de poptronics en vadrouille à Strasbourg est vaillamment restée sur le pont jusqu’à 6 heures, mais confesse avoir craqué face au déferlement hardtek du Delta. Micropoint et Radium, on a beau être résolument binaire, il nous manquait les substances afférentes à leur déferlement mitraillette de beats pour être vraiment réceptif.

Curieusement, les surprises de la nuit sont venues des guitares (françaises) du Môle. L’Ososphère se targue, à raison, de ne pas jouer les coupeurs de têtes avec un credo : une formation rock dans un festival électro, pourquoi pas, tant que ça bouge. On n’attendait pas grand chose de Black Strobe, plombé par son chanteur cabot, croisement incongru entre Dave Gahan ayant pris du bide et Lemmy de Mötörhead (boucle de ceinturon incluse). Et pourtant, à 3 heures du matin, une demi-heure durant, le groupe est le roi du monde, irrésistiblement dansant avec son rock psyché regonflé au MDMA, loin des tics métal (sans parler des textes) qui reprendront trop souvent les devants par la suite. Une heure plus tard, les Bordelais Adam Kesher ont eux aussi leurs moments de grâce, quand ils libèrent les machines au cœur de nappes de guitare shoegaze. Du rock de son temps, qui se nourrit d’électronica sans renier le hiératisme hardcore (le bassiste arbore un t-shirt des épileptiques Bad Brains). A suivre, et de très près. Leur premier album est attendu au début de l’année prochaine (les impatients se procureront le EP « An allegory of chastity », qui vient de paraître).

Danton Eeprom, Swayzak, Radioslave…, le plateau électro a tenu ses promesses, même si notre chouchou Nathan Fake n’a pas eu la tâche facile. Il est un peu moins d’une heure du matin dans la nuit de samedi à dimanche quand il débute son concert. Mais le set survolté de Simian a laissé des traces et la foule quitte l’Abysse par pans entiers. Pour couronner le tout, le laptop du jeune prodige anglais plante au bout de deux minutes… Après cette difficile entame, il joue de ses fameuses « nappes enveloppantes », chaudement défendues ici, devant un public fervent mais clairsemé (au même moment, c’est la séance marrade, avec les Parisiens Fancy…). Très tard dans la nuit, le (très jeune) Surkin fera lui le plein au Dôme, avec une épatante liberté de ton qui tente de réconcilier toutes les chapelles électroniques.

Voilà, le marathon prend fin, on quitte à regret cette Ososphère au petit matin. Retour au réel 80 mètres plus loin : un Cerbère surveille l’entrée… d’une boulangerie. « Ils ont pris un vigile à cause de ça, explique-t-il montrant le site du menton, mais pas que… » La France de Sarkozy, on l’avait presque oubliée deux jours durant.

matthieu recarte 

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