Steve Reich présente « The Cave » de Steve Reich et Beryl Korot à la Cité de la musique, 221, av. Jean Jaurès, Paris 19e, le 14/11 à 20 h.
Pionnier du minimalisme et de la musique répétitive, Steve Reich donne depuis quelques années dans l’opéra multimédia spectaculaire. © DR
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Steve Reich, du minimalisme au maxi-show multimédia

Steve Reich présente « The Cave » à la Cité de la musique. Un événement ou la fin annoncée d’un grand ? Avant d’y revenir demain en après-coup, zoom arrière sur la carrière d’un grand compositeur.

Fut un temps, pas si lointain, où Steve Reich était banni en France. Son œuvre est pourtant immense, et nul ne la conteste aujourd’hui. Quand dans l’Europe des années 60 et 70, les musiques sérielles et atonales dominent, la musique contemporaine américaine s’empare des répétitions de motifs rythmiques ou de longues sonorités continues. Elle revendique la tonalité et une influence des musiques populaires comme le rhythm&blues, le jazz, et par la suite le psychédélisme. « Dans l’Amérique de l’époque, comment faire comme si tout cela n’existait pas », explique Steve Reich dans l’excellent documentaire que lui consacre le « South Bank Show » de la chaîne britannique ITV.

L’Amérique urbaine vient d’inventer le minimalisme. D’abord La Monte Young à New York, Terry Riley à San Francisco, et à leur suite Steve Reich, Philip Glass et d’autres. Reich s’empare des technologies de son époque, notamment du magnétophone. Il fait tourner les boucles jusqu’à l’hypnose. Injustement dénommées musique répétitive, les compositions de Reich jouent au contraire du décalage de deux ou plusieurs sources sonores… Ce jeu de phase est simplement expliqué ici avec un certain humour décalé .

S’enchaînent alors chez Reich des périodes, plus ou moins des décennies, qui explorent ces principes sous des atours de plus en plus instrumentalisés avec parfois masse de participants. En témoigne le fameux classique « Music for 18 musicians », composé entre 1974 et 1976 et réédité ce mois-ci dans un enregistrement 5.1 chez Innova Recordings.

Dans sa troisième et dernière phase créative, Reich a l’ambition de travailler encore plus avec les supports technologiques de son temps. « The Cave », composé en 1993 et présenté ce soir à la Cité de la Musique, marque le début d’une série d’opéras multimédias spectaculaires. Du minimalisme maximalisé par des démonstrations vidéo pas toujours convaincantes. À ce titre, sa dernière production « Three Tales » est pour beaucoup considérée comme une indigence impardonnable. « The Cave » lui prévaut mais dans une limite encore à définir… On en reparle demain, après vérification sur place.

jean-philippe renoult 

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