Dans la famille festivals d’été « différents », défricheurs et souvent fauchés, Sous La Plage, porté par l’ancienne équipe de la Guinguette Pirate, propose pour sa cinquième édition, trois temps forts et deux lieux, l’étonnant décor du parc André Citroën et les tous nouveaux Jardins d’Eole (infos pratiques ici). Ce festival parisien à taille humaine, très voisin dans l’esprit des Siestes Electroniques de Toulouse et de Villette Sonique, propose son habituel mélange bon enfant de concerts gratuits et plutôt pointus (on se souvient de la prestation furieuse de Battles, l’an passé), de performances, d’installations, d’ateliers et d’activités pour les petits et grands, bien loin du barnum de Paris Plage et des rassemblements rock éléphantesques.

Tongs et déhanchements au programme en ce premier week-end qui débute par la carte blanche samedi à Andy Votel, fondateur mancunien et néanmoins moustachu des labels Twisted Nerve (Badly Drawn Boy, Alfie) et Finders Keepers. Ce forcené de la réédition de trésors oubliés (par exemple L’Enfant Assassin des Mouches, de Jean-Claude Vannier), érudit et doux-dingue, a traversé la Manche les bras chargés de pépites 60’s et 70’s, psyché, soundtracks et autres bizarreries hors d’âge, pour un set qui reposera sans doute de la post french-touch. Le jeune Gareth Mallinson, aka Sirconical, offrira ensuite la primeur de son folk électronique un rien méditatif, en version live.

Mais le vrai héros de l’après-midi sera le groupe anglais Voice Of The Seven Woods, projet porté par Rick Tomlinson, pour un concert de rock néo-psyché assez ambitieux et aux forts relents lysergiques (inutile cependant de ressortir les vestes en mouton et les 2CV déglinguées). Au passage, on n’oubliera pas de jeter un œil aux œuvres interactives du collectif Superflux ainsi qu’aux travaux du collectif Studioburö.

Dimanche 1er juillet, la programmation sera plus électro avec l’un des gros buzz du moment en Angleterre, Kelpe, auteur d’un album en 2004 sur DC Recordings mais dont les plus récents morceaux sont plébiscités par les auditeurs de Samurai.fm. Leur musique électronique, évidemment très marquée par les brumes de Boards Of Canada et par un certain sens du songwriting classieux, est souvent qualifiée d’intelligente. A ne pas louper. Suivra la prestation a priori fendarde de Dan Le Sac VS Scroobius Pip (signés sur Lex Records, rien que ça), duo coupable d’une musique très trans-genre, sorte de hip-hop roublard looké Amish. Gros carton cette année pour ce groupe qui fait la tournée des festivals, en partie grâce au micro tube « Thou Shalt Always Kill  » et son name-dropping infernal. Enfin, les amateurs de funk-punk brasiliero et moite secoueront les fesses devant Bonde Do Role, charmant ersatz de CSS qui devrait confirmer son statut de tête d’affiche.
Rendez-vous les 21 et 22 juillet pour la suite du festival, qui prendra ses quartiers aux Jardins d’Eole, avant d’embarquer l’an prochain pour de nouvelles aventures.

benoît hické