pop’live Après la disparition brutale de DJ Medhi, voilà que meurt à 25 ans Joel Dever, la moitié de Battant, un de ces groupes suivis de près par Poptronics. A quelques jours de la sortie du deuxième album du groupe, qui révolutionnait le noir de son rock, la nouvelle est tombée comme un couperet. Sale temps... qu’on tentera de conjurer grâce à l’itinéraire bis des sorties live, concocté pour vous par Poptronics. C’est par là !

Pour y aller en douceur, posons nos fesses face à l’écran demain à 19h à la Gaîté lyrique, pour redécouvrir l’excellent documentaire de Jacqueline Caux « Detroit : The Cycles of the Mental Machines » (2006), où la réalisatrice revient sur la naissance et l’essor de la techno dans une atmosphère de déliquescence et de fin du monde. Sa force (son exploit ?) est d’être parvenue à interviewer The Electrifying Mojo, le DJ qui imbiba les jeunes Jeff Mills, Derrick May et consorts de ses pépites à danser, en mélangeant pour la première fois sur les ondes le fer de Kraftwerk et les déhanchés de la soul et de la disco. Plus qu’une influence : une référence primordiale. La voix de Mojo sert de guide au film, jusqu’à « Mad » Mike Banks et son Underground Resistance plus que jamais aux aguets.

Bande-annonce de « Detroit : The Cycles of the Mental Machines » (2006), réal. Jacqueline Caux :


Toujours dans le cadre du festival francilien Factory qui mixe et mélange pas toujours avec bonheur baroque, contemporain, jazz et autres musiques du monde, le chantre de l’analogique Arnaud Rebotini partagera l’affiche avec l’EBM éventé de Front 242 (Gaîté lyrique, le 30/09) tandis que Carl Craig viendra relever les compteurs (Gaîté lyrique, le 05/10). Et chez Poptronics, on attend avec impatience le retour en clôture à la Cigale du toujours impeccable Pascal Comelade et de son Bel Canto Orchesta (le 08/10, on en reparle fissa).

Les amateurs de rock indé azimuté connaissent bien les Fiery Furnaces, le duo américain formé par Eleanor Friedberger et son frère Matthew. Une musique pleine de hardiesse et de chausse-trapes, qui ne tient pas en place et expérimente à tout-va… jusqu’au plantage parfois ! Cette année, ils ont décidé de s’essayer en solo. Si Matthew Friedberger multiplie les sorties vinyles bizarres et passionnantes (déjà cinq albums depuis le début de l’année, dont les recommandés « Napoleonnette » et « Cut it up », et on en attend encore trois !!), Eleanor a choisi une voie plus orthodoxe avec « Last Summer », un joli disque de pop mélodique paru avant l’été (Flèche d’or, le 01/10). Portées par des textes toujours bien sentis, dix chansons désenchantées aux ambiances seventies plutôt réussies qui occupent agréablement l’attente du prochain album du groupe. On sera inspiré d’arriver tôt à cette soirée consacré à l’excellent label allemand City Slang, pour juger notamment sur pièce des impétrants Love Inks).

Eleanor Friedberger - « Roosevelt Island », réal. Jeff Jansen (2011) :


Au rayon curiosités, les Boutiques sonores organisent une nouvelle « Early BS Party » (la Loge, du 27 au 29/09). Baptisée Pluah (Eluah)’s Drama, cette « création musicale mystérieuse et grandiloquente » promet une musique « onirique et organique entre dark électro et fantasy pop ». Tout un programme… dont on ne sait pas grand-chose sinon que cette performance se déroulera en trois actes d’une heure quotidienne (19-20h) avec un invité par jour : Hyperlion, le projet 8-bit industriel de Bill Van Cutten et Saint Anne (le 27), la chanteuse folk américaine en liberté Jo Williamson (le 28) et en clôture le surf rock du Français Chief Black Cloud (le 29). A cinq euros par soir, ça vaut le coup d’aller voir, non ?

Si la crise a eu raison de vos économies, filez le dimanche 2 octobre dès 18 heures aux Instants chavirés à la découverte des avant-gardes polonaises. Gratuit, le plateau présenté par Exploratory Music From Poland (qui a bâti deux compilations pour « The Wire ») présente un large panorama de la scène expérimentale, de l’avant-jazz du duo Mikrokolektyw à Konrad Geca et ses errances électroniques en passant par le percussionniste Tomek Choloniewski. Cinq formations au programme pour découvrir une Pologne à cent lieues de l’image ultraréactionnaire véhiculée par ses élites politiques.

Konrad Geca - « Untitled (Cuts and Pieces) » :


Finissons sur une note plus chaude avec Zun Zun Egui qui, comme son nom ne l’indique pas, n’est pas un groupe basque mais une internationale cosmopolite (franco-anglo-japono-mauricienne) basée à Bristol. Attention : rien à voir avec le totem de la ville, Portishead. Zun Zun Egui doit plus aux Talking Heads et s’amuse à marier les écheveaux de guitares du math-rock école Foals au tropicalisme jazz le plus débridé, en intégrant électronique, noise... et coupé-décalé ! Comme si Battles s’était fait déluré et avait appris à se déhancher. Le premier album de ces drôles d’Anglais, « Katang », sort dans quelques semaines chez Bella Union. Et s’il ne convainc pas complètement sur la longueur, il a le mérite de fourmiller d’idées et d’ouvrir grand les fenêtres. Et promet de surchauffer live le Point éphémère le 03/10. Trente ans après, la « sono mondiale » reviendrait-elle par l’Angleterre ?

Zun Zun Egui - « Fandango Fresh », 2011 :


Autres concerts et soirées :
29/09-01/10 : Festival Marsatac à Marseille.
29/09 : Kim Novak et Photek au Batofar.
29/09 : Boom Bip à la Flèche d’or.
29/09 : Theophilus London à la Machine du Moulin rouge.
29/09 : Koudlam au Point éphémère.
30/09 : Jack Allett, William Tyler et ciné-concert (Cam Deas et de Jack Allett sur « Decasia » de Bill Morrison) à la Chaise.
30/09 : Francesco Tristano et Rami Khalifé au Divan du monde.
30/09 : Dieter Moebius (Cluster) et Pretty Clicks (Bérangère Maximin et Chuck Bettis) aux Instants chavirés.
30/09 : Matt Elliot au Point éphémère.
30/09 : Ellen Allien, Kiki, Skinnerbox et Dance Disorder (Bpitch Control Night) au Showcase.
01/10 : Rhys Chatham au Collège des Bernardins.
02/10 : Michel Cloup à la Gaîté lyrique.
03/10 : Tim Hecker au Batofar.
04/10 : Alejandro Escovedo et Dan Baird & Homemade Sin (Fargo Social Club) à la Flèche d’or.
05/10 : Sister Iodine et Purling Hiss (soirée Bonnes Manières) au Point éphémère.
07/10 : Cascadeur à la Cigale.
07/10 : Is Tropical, Logo, Beataucue… (Kitsuné Club Night) à la Machine du Moulin rouge.
08/10 : Ulan Bator et Heliogabale à la Terrasse de Petit Bain.
08/10 : Peaches (DJ-set), Maxime Iko et Rag (soirée Wet For Me) au Nouveau Casino.
09/10 : Simon Scott à la Gaîté lyrique.

benoît hické et matthieu recarte