Psychic Ills, en concert le 21/09 à 20h30 (12 €), au Point éphémère, 200 quai de Valmy, Paris 10e, dans le cadre de la soirée Sowieso #1 - Sessions magnétiques, avec Träd Gräs Och Stenar, Aluk Todolo, Chris Forsyth et Ryan Jewel.
Psychic Ills, un syncrétisme hypnotique et urbain de psychédélisme, krautrock, post-rock, bruit blanc et électronique viciée. © DR
< 21'09'07 >
Psychic Ills, l’expérimental narcotique

Psychic Ills, jamais entendu parler ? C’est malheureusement normal. Malgré des critiques unanimes, c’est dans une quasi confidentialité que ces quatre New-yorkais ont sorti l’un des albums rock les plus importants de 2006, entre psychédélisme et hip-hop abstrait, électronique viciée et post-rock sauvage, pop narcotique et réminiscences krautrock. « Dins » capture ce que donnerait une session d’improvisation embrumée réunissant le Velvet Underground, Neu !, Cabaret Voltaire, Spacemen 3, My Bloody Valentine, Animal Collective, Black Dice, Brian Jonestown Massacre et le Sonic Youth primal dont on parlait ici-même pas plus tard qu’hier. Mais comme tous les grands disques, « Dins » dépasse largement la somme de ses influences. Chargé, surchargé même (on ne peut imaginer une seconde cette musique conçue à l’eau claire), le rock de Psychic Ills cherche l’hypnose et la transe, dans un trip primitif, vaporeux et anxiogène à la fois. Tournant jusqu’à perdre haleine sur des percussions tribales, les boucles de guitares enivrent, la saturation prend au ventre, la voix aérienne donnant une touche de sensualité bienvenue à ce son expérimental qui n’oublie pas d’être énergique.

Depuis cet album envoûtant, l’exigeant label du groupe, The Social Registry, a compilé leurs radicales premières armes sur « Early Violence ». Des drogues plein la tête, Elizabeth Hart (basse et percussions), Tom Gluibizzi (guitare et percussions), Brian Tamborello (batterie) et Tres Warren (chant et guitare) ont alors tout juste vingt ans et l’avenir du rock entre les mains. Proches du musicien et philosophe Henry Flynt, lié au mouvement Fluxus et théoricien du drone (cette note électrifiée répétée jusqu’à vriller les oreilles), ils donnent ce soir leur unique concert en France, au Point éphémère, point d’orgue d’une soirée pointue dédiée à l’expérimental organisée par Sowieso. Entre autres à l’affiche, les Faust suédois Träd Gräs Och Stenar, le Glenn Branca folk Chris Forsythe, les Américains électro-noise de Ryan Jewell. Chaudement recommandé.

Un concert, enregistré pour les activistes de Live Eye TV, en dit plus que le plus long des longs discours.

matthieu recarte 

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