The Pastels en concert ce 7/09 avec les Tenniscoats et Morning Star au Point Ephémère, 200 quai de Valmy Paris 10ème, à 20h, 15€. After-show au Motel, 8 passage Josset, Paris 11ème, avec Stephen Pastel en DJ set.
The Pastels à leurs débuts. Plus de vingt ans après, ils ont gardé leur dégaine d’ados. © DR
< 07'09'09 >
La pop couleur Pastels, nouvelle couche

Evénement à Paris ce soir pour tous les inconditionnels d’une pop indé canal historique : The Pastels sont au Point Ephémère en compagnie des Tokyoïtes Tenniscoats, avec qui ils ont enregistré un album doux comme un cheese-cake, à paraître prochainement. La musique des Pastels, un trio formé à Glasgow au début des années 80, c’est la revanche des timides sur les audacieux, le triomphe de l’amateurisme et de la spontanéité. La synthé-pop de garçons-coiffeurs et le rock de stade sont les normes en vigueur lorsque Stephen Pastel décide de monter un groupe par amour pour le Velvet, les Ramones ou le barde zinzin Jonathan Richman plutôt que par ambition musicale. Et en toute logique punk, le premier 45 tours sort trois semaines après, alors qu’aucun membre ne maîtrise le moindre instrument.

C’est le label Whaam ! (du chanteur des TV Personalities) qui publie « Heaven’s Above », où, sous les arrangements approximatifs et le chant malhabile, se révèle une fraîcheur héritée d’une connaissance très fine de la pop des années 60. La candeur du groupe, sa naïveté et son côté fleur bleue (les paroles de Stephen Pastel tournent toujours autour d’un romantisme adolescent) deviennent très vite sa marque. Il se fait rapidement un nom au sein de la scène écossaise en pleine effervescence. Aztec Camera, Joseph K, Jesus and Mary Chain ou Orange Juice replacent alors Glasgow sous les projecteurs, façonnant une esthétique à la fois classieuse et bancale, ambitieuse et do-it-yourself, sur les brisées du punk. Les Pastels sont le groupe qui pousse le plus loin son amour pour la ligne claire tout en la pervertissant par un rock parfois dur et noisy. Ils publient d’autres 45 tours (sur des labels alors minuscules, Creation Records, Glass Records ou Rough Trade) et montent leur propre label, 53rd & 3rd, dont toutes les références commencent par AGAR, pour « As Good As Ramones’ Records » (« aussi bon que les disques des Ramones »).

The Pastels - "Comin’ Through" (1987) :



Parmi les groupes découverts par les Pastels figurent les Vaselines, que leur fan n°1, Kurt Cobain, a rendus célèbres. En 1987, les Pastels passent au long format avec « Up or A Bit With The Pastels », un précis de pop très mélodique essaimée de fulgurances soniques. Là encore, la spontanéité l’emporte sur la finition, en dépit d’arrangements plus fouillés qu’il n’y paraît. Cet album fait d’eux un des groupes phare de la vague C86 lancée par la compilation du « New Musical Express ». Le carton mondial des Jesus & Mary Chain leur fait rater le coche du succès (Stephen Pastel n’a d’ailleurs jamais quitté son emploi de bibliothécaire). The Pastels enfoncent tout de même le clou avec « Sittin’ Pretty » : porté par le mini-tube « Nothin to be Done », ce deuxième album synthétise le son et le dynamisme de la scène écossaise de la fin des années 80, à un moment où les labels indés explosent (avant de pâtir peu après de la vague grunge en provenance de la côte Ouest des Etats-Unis).

En 1993, The Pastels publient « Truckload of Trouble » (une compilation avec un inédit écrit avec Jad Fair). Puis, en 1995, un nouvel album, « Mobile Safari », est réalisé en collaboration avec l’un de leur plus grands fans, Dean Wareham (Luna). Le son est plus ample, doux, très éloigné des saillies noisy et du minimalisme de leurs débuts. « Illumination », deux ans plus tard, confirme cette tendance : le groupe écossais, réduit au duo Stephen Pastel/Aggi, parfois rejoint par la multi-instrumentiste Katrina Mitchell, élabore désormais une pop hors du temps, sans perdre de leurs dégaines d’éternels étudiants. En ces temps de reformations tous azimuts (de My Bloody Valentine à Faith No More) et de regain d’intérêt pour l’esthétique noisy pop, il est plus que temps de redécouvrir la bande de Glasgow au charme post-ado étonnamment intact.

cyril guarguagli et benoît hické 

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< 2 > commentaires
écrit le < 09'09'09 > par < jlg dXb no-log.org >
bonjour, toujours bien de parler de ce magnifique groupe mais quelques imprécisions qui reviennent souvent : Aggi (Annabel Wright) ne fait plus partie des Pastels depuis disons The Last Great Wilderness (2003) voire Illumination (sa dernière contribution artistique en tant que bassiste). C’est bien Katrina Mitchell qui est maintenant l’alter ego de Stephen Pastel. Elle joue de la batterie et chante sur scène. Stephen Pastel n’est plus bibliothécaire depuis longtemps. Il travaillait dans une librairie puis depuis un certain temps pour le magasin de disques Monorail à Glasgow. Sur Truckload Of Trouble, il ne s’agit pas d’un inédit de Jad Fair, puisque ce morceau a été publié sur deux maxis réalisés en collaboration avec l’américain. Voilà en gros. Après c’est une nuance mais 53rd & 3rd n’était pas le label dont les Pastels s’occupait. Stephen y participait disons mais il n’était pas seul. Par contre Geographic est bien le label de Stephen et Katrina.
écrit le < 14'09'09 > par < benoit.hicke aoL poptronics.fr >
Merci à vous pour ces très précises précisions biographiques ! Le principal reste de rappeler les fulgurances passées des Pastels, rescapés d’une époque héroïque pour la pop indé. Leur concert de lundi dernier fut plutôt bancal mais touchant, avec un Stephen Pastel étrangement en retrait. BH