Picidae.net, le serveur libre contre la censure, un projet art-tech.
Interface simlissime pour tester picidae, avant d’éventuellement participer au projet anti-censure. © DR
< 28'08'09 >
Picidae fait des petits trous dans le grand mur de la censure

(Pop’archive). La bataille du libre n’a jamais si bien porté son nom : deux net-artistes sont à l’origine du projet open source anti-censure picidae (en référence aux « Mauerspechte », les piverts du Mur de Berlin, les premiers démolisseurs du rideau de fer en 1989). Partant du constat que « l’infinie liberté de l’Internet n’est qu’une illusion », « de nombreux pays pratiquant la censure sur Internet », le Berlinois Christoph Wachter et le Suisse Mathias Jud ont imaginé un serveur qui transforme les pages Web en images, échappant ainsi à la principale source de censure, celle qui filtre l’accès au Net via des mots-clés.

Censure grossière puisque mécanisée, elle permet néanmoins aux gouvernements chinois ou iranien pour n’en citer que deux d’interdire l’accès aux sites d’information occidentaux. Mais l’arbitraire n’est jamais loin : picidae, qui a testé son dispositif en Chine, rappelle que Google China (qui a accepté de pratiquer une forme d’auto-censure pour être présent sur ce marché) a coupé l’accès au site bassexperts.com pour la seule raison que le mot « sex » apparaît dans le nom de domaine… Autre exemple : le mot massacre (屠杀) « pose un tel problème aux autorités en charge de la censure en Chine que tous les résultats qu’affiche le premier moteur de recherche chinois, baidu.cn sont immédiatement remplacés par la notification d’un problème réseau ».

Picidae propose donc une alternative simple : un serveur décentralisé dans lequel l’internaute entre l’adresse du site susceptible d’être bloqué. Le serveur transforme immédiatement la page demandée en image. La double barrière de la censure (de l’URL du site, puis du contenu sémantique des pages) est donc contournée. Et grâce à un petit script supplémentaire, les liens dans la page sont visibles, « comme sur le site original ». Pour éviter que le serveur picidae soit bloqué (les commentaires vont bon train entre spécialistes sur la liste Linuxfr.org à ce sujet), les auteurs conseillent d’éviter d’utiliser le mot picidae sur le site hébergeant picidae, et de modifier également le nom des images générées. Surtout, comme le projet est décentralisé, tout internaute voulant participer à cette campagne anti-censure peut héberger le serveur et ainsi contribuer à déjouer la « grande muraille de la censure ». En attendant que les censeurs trouvent une nouvelle parade…

Cet article a été initialement publié le 14 février 2008.

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< 1 > commentaire
écrit le < 14'02'08 > par < mister.n jjs laposte.net >
Quelle bonne idée, j’ai déjà testé avec Poptronics...censuré par Google Add Words ? ; ) Merci pour cette découverte