La pandémie est là et le Net frémit en perspective du confinement. Poptronics a proposé à Nicolas Frespech une Papillote pour oublier la peur.
« Contagion » d’Antoine Schmitt (capture écran), de l’art génératif à partir d’algorithmes épidémiologiques. © DR
< 13'03'20 >
Papillote en antidote contre le confinement

On a demandé à Nicolas Frespech s’il nous préparait une tinyletter en forme de 🍬 « spéciale virus ». Le Covid-19 bien sûr, mais aussi la contagion à l’échelle du net. Finalement, échange de bons procédés, c’est Poptronics qui s’y colle !

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En perspective du confinement généralisé, de l’effondrement et toutes ces joyeuses nouvelles du monde, Poptronics a demandé à Nicolas Frespech s’il envisageait une 🍬 « spéciale virus ». Celui qui fait peur, le Covid-19, celui qui déclenche aussi des réactions en chaîne, artistiques, politiques, open source… Mais comme le confiseur en chef abandonne son poste, de peur d’attraper le virus rien qu’en 🗣️, même en téléphonant ou en tapant sur son clavier (pensées magiques propres à l’angoisse : et si ça lui portait la poisse ?), Annick Rivoire (re)prend la boutique, le temps d’une 🍬 où tout n’est pas si noir. Atchoum.

🍬 💉 1 quintillion (un 1 suivi de 30 zéros) de virus sur Terre, ça calme ? L’histoire des virus est vieille comme le monde, rappelle « Geo » tout en relativisant la nocivité de la chose. D’ailleurs, explique « l’Humanité », « il y a plus de virus sur Terre que d’étoiles dans l’Univers ». N’empêche qu’aujourd’hui, tout le monde se focalise sur le coronavirus, Covid-19 de son petit nom, le petit dernier apparu le 31 décembre 2019 en Chine.

🍬 👀 🌍📊 La vidéo de la semaine : « Contagion », d’Antoine Schmitt. De l’art génératif en réaction à l’épidémie réalisée par l’artiste français spécialiste de la contamination… informatique. Les petits points montrent la diffusion de différents virus dans une population type, grâce à des algorithmes de propagation conçus par d’éminents épidémiologistes (Adam Kurchaski, Klaus Dietz, Roy Anderson et Robert May).

« Contagion », Antoine Schmitt, 2020 :

Une pièce d’actualité qui se veut (aussi) un hommage au pionnier du virus artistique, Joseph Nechtaval, lequel, en 2004, proposait en installation la version interactive de sa série « Computer Virus » débutée en 1992, « Viral Counter-Attack », où on pouvait manipuler à la main le virus (informatique)…

« Viral Counter-Attack », Joseph Nechvatal et Music2Eye (2009) :

🍬 📮 En 2012, Upgrade ! avait proposé de faire le tour du virus, qu’il soit biologique ou informatique, avec « V1RUS ». Marie Lechner dans « Libération » en profitait pour rappeler que « le premier virus artistique avait été lâché à la Biennale de Venise par 0100101110101101.org » en 2001. Son petit nom ? « Biennale Py ».


Code source de Biennale.py. © 0100101110101101.org

🍬 🙌🏼 Le tip de la semaine (du mois ?) : on se mouche dans le coude, on embrasse et serre la paluche à personne, on se lave les mains souvent. Ça, on sait. Mais en musique, c’est plus rigolo. Whashyourlyrics synchronise les paroles d’une chanson de ton choix avec les gestes indispensables et t’offre le poster idéal pour, comme ici, chanter à tue-tête « Y a d’la joie » de Charles Trenet. A toi de choisir la chanson (gaffe, le projet bugue souvent, mais le plus dur c’est encore de trouver la chanson…).


Se laver les mains synchrone avec « Y a d’la joie » de Trenet. © Washyourlyrics

🍬 🔜⛑ Le lien de la semaine, c’est l’initiative OpenCovid19 ou « l’open source à l’assaut du virus » : « Mediapart » explique comment une « collaboration internationale libre et communautaire » pourrait « faire face à la pénurie de tests à travers le monde ». Déjà plus d’une centaine de participants inscrits à l’initiative de Just One Giant Lab (JOGL), le labo « de recherche et d’innovation ouvert et distribué » de l’ex-fondateur de la Paillasse Thomas Landrain.

🍬 🎯 « Ce que dit le Covid-19 de notre soumission à la surveillance », article à lire d’Olivier Tesquet dans « Télérama » qui pose la question : « Y aurait-il un point commun entre les épidémies de peste du XVIIe siècle et la quarantaine technologique de 2020 ? »

🍬🔎🍜🐼 Contre-surveillance, les Chinois montrent la voie : avec un panda ou un bol de nouilles, ils échappent à la censure depuis le début du coronavirus pour en parler sur les réseaux sociaux, explique « Vice ». Les « codes » changent évidemment souvent mais on apprend sur Slate que le « ministère de la vérité », clin d’œil au « 1984 » d’Orwell, désigne le service de communication du Parti communiste.

🍬 👺 Dain Yoon, l’artiste qui échappe à la reconnaissance faciale. Elle s’est fait connaître avec ses maquillages en trompe-l’œil… qui trompent aussi l’IA. Vite un tuto ?

🍬 ❤️ Coup de cœur pour la « La Bibliothèque libre », le projet de centre numérique de la liberté de la presse dans « Minecraft » conçu par Reporters sans frontières (RSF) Allemagne. Pour contourner la censure (pas seulement contre le coronavirus, toutes les censures), cette biblio numérique est accessible depuis le 12 mars 2020 sur un serveur ouvert aux centaines de millions de joueurs du jeu vidéo, qui pourront l’ouvrir dans « Minecraft » et y trouver des livres contenant des articles censurés dans leurs pays d’origine.

La Bibliothèque libre, présentation du projet :

🍬 🎶 Le virus en chansons… « Le Monde » a identifié quelques initiatives pour faire passer les messages de prévention en musique. Ça ne révolutionnera pas l’histoire de la musique…

🍬 💀💤 Quand la peur contamine les ordis… Une vague de cybercriminalité coïncide avec l’extension de l’épidémie, racontent « Les Echos ». Vols d’infos personnelles, d’argent, malwares : « Les criminels profitent de la peur liée à l’épidémie pour mener des pratiques frauduleuses. »

🍬 ✊🏾✊ Ne pas se laisser abattre ni empapaouter par les nouvelles alarmantes, mode d’emploi.

D’abord, rester vigilant sur la « nouvelle normalité » de l’exception, comme le dit bien le « Guardian » : « The new normal : China’s excessive coronavirus public monitoring could be here to stay ».

Ensuite, aller jeter un œil sur ce qu’en disent certains empêcheurs de penser en rond. Comme le philosophe Frédéric Lordon dans « Le Monde diplo » qui parle de « Coronakrach » ou l’auteur de SF cyberpunk Bruce Sterling, qui invente sur Twitter le néologisme de « Quarantainment » (quarantaine et entertainment) pour ce moment dystopique.

Et si vraiment, tout ça vous/nous fait encore trop flipper, on n’a qu’à replonger dans « La Peste » de Camus, pour participer au pic de ventes (d’abord en Italie et maintenant en France…).

🍬😷🗣️ Au fait, la peur de Nicolas ressemble un peu à ça.

🍬🎁 Ça ne fait que commencer en deux liens :

1. Comment Framasoft ploie mais ne rompt pas à cause du télétravail, explique Nextinpact (ouvrir le lien dans votre navigateur en le recopiant, l’hyperlien ne marchant pas sans connexion) : https://www.nextinpact.com/brief/le-teletravail-de-plus-en-plus-populaire—framasoft-en-fait-les-frais-11557.htm.

2. Redécouvrir l’Internet et l’ennui, évaluer si on s’aime encore ou pas… Récit du confinement italien à lire dans « Libération » sous la plume de Cristina Comencini.

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