Concert de Pan Sonic au Nouveau Casino, 22/09/07, à 19h30, 18 €-20€ , 109, rue Oberkampf, Paris 11ème, tél. 01.43.57.57.40.
Pan Sonic, le duo venu du froid pour réchauffer nos oreilles. © DR
< 22'09'07 >
Pan Sonic minimal, mais il fait le max en concert

Pan Sonic de retour en France pour une série de concerts, c’est un événement. Habitués à écumer les centres d’art du monde entier en multipliant les expériences radicales, qu’ils exposent leurs spectateurs à dix heures d’infrabasses, qu’ils les embarquent à bord d’un train circulant au cœur de hauts-fourneaux à Linz ou les emmènent dans le cratère d’un volcan, Mika Vainio et Ilpo Väisänen se produisent peu en configuration de scène « classique ». Pan Sonic, qui pratique aussi le sound design de défilés de mode, surtout au Japon, est de ces groupes fondateurs d’une musique électronique mutante qui n’a cessé d’influencer depuis quinze ans les champs « techno minimale » mais aussi « indus ». Marqué à vie par la proto techno-punk de Suicide (Pan Sonic et Alan Vega collaborèrent en 1998 pour l’album « Endless ») ou par les envolées transgenre de Throbbing Gristle, Mika Vainio, après avoir organisé les premières raves finlandaises, à la fin des années 80, s’est d’abord fait connaître en créant Sähkö Recordings, rapidement devenu LE label techno scandinave (il a notamment hébergé les premiers travaux de Jimi Tenor).

Pan Sonic naît au début des années 90 sous le nom de Panasonic (on comprend aisément la perte du A, qui deviendra le titre de leur album le plus aride, « A ») de la rencontre de Vaino et Ilpo Väisänen, graphiste. Ils entreprennent de développer leurs propres machines analogiques et bâtissent ainsi leur logomachie musicale, délibérément compacte, polaire ( !) et granuleuse, oscillant entre minimalisme (les beats) et maximalisme (l’intensité sonore), au carrefour de la musique savante et d’une techno épurée jusqu’à la trame : less is more. Signés en 1994 sur Blast First, sous-division de Mute Records, ils multiplient depuis les albums roides et concasseurs de chaîne stéréo, un cran au-dessus de la mêlée techno (on recommande le quadruple album « Kesto », roborative synthèse du son Pan Sonic et très bel objet arty).

« Katodivaihe », leur dernier album sorti avant l’été constitue une bonne entrée en matière dans la cosmogonie Pan Sonic, souvent très sévère. Pour une fois, celle-ci cède à la joliesse, grâce à la présence de la violoncelliste de Mùm, avec qui ils ont joué cet été sous le nom d’Angel. Le Paradiso d’Amsterdam a eu la chouette idée de mettre en ligne un concert récent, à découvrir ci-dessous avant de se rendre au Nouveau Casino.

benoît hické 

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