St. Vincent en concert (gratuit) à la Flèche d’Or le 07/09 à partir de 20h, Paris 20e. Album « Marry Me » (Beggars Banquet), disponible.
Scout Niblett, « This Fool Can Die Now » (Too Pure Records), sortie le 15 octobre.
Une allure d’oiseau fragile, une chanson qui supplie « Mary Me », pas très riot girl, St. Vincent ? Méfiance, on n’appelle pas une chanson « Paris is Burning » par hasard ! © DR.
< 07'09'07 >
Oh les filles, oh les filles !

La rentrée se fait girlie côté guitares en bois grattouillées. Histoire de confirmer cette tendance qu’ont les filles sensibles à (en)chanter nos esgourdes. En concert parisien, à ne pas rater ce vendredi, St. Vincent (de son vrai nom Annie Clarke), est une jeune songwriteuse américaine au chouette pedigree, puisqu’elle officia au sein de notre chorale psychédélique favorite, The Polyphonic Spree (spécialisée dans les reprises gospel punk d’incunables de la pop music, comme par ici leur étonnante relecture de Nirvana). Grâce à son joli bagout, on la repéra l’an dernier en première partie de Sufjan Stevens, où elle déclinait avec beaucoup de conviction ses histoires de fille à marier et de cœur d’artichaut (c’est elle qui le dit).

Juste avant l’été, ont commencé à circuler sur le Net les vidéos de ses Dumbo Sessions, mini-concerts acoustiques en forme de préambule à la sortie de « Marry Me », un premier album ambitieux mais à moitié réussi, salopé par une production trop emberlificotée (on est parfois proche du syndrome Regina Spektor, dommage). Espérons que c’est plutôt ce genre d’univers acoustique et retenu qu’elle déclinera ce soir à la Flèche d’Or  :

Seconde valeur sûre de cette rentrée et transition facile, puisqu’elle assurait une tournée cet été aux côtés de St. Vincent : Scout Niblett. Pas franchement une découverte, mais son quatrième album, « This Fool Can Die Now » (sortie le 15 octobre) pourrait bien lancer l’américaine sur les brisées de Cat Power : la voix, bien sûr, mais aussi les éruptions de guitare et les modulations de la tension évoquent les premiers pas tâtonnants de Chan Marshall du temps où celle-ci ne minaudait pas encore pour Wong Kar-Wai (dans « My Blueberry Nights », sortie en novembre) et enregistrait ses versions à l’os des chansons de Smog.

Chaperonné par Steve Albini (haute figure du rock indé US, réputé pour son sens de la production rêche), ce nouvel album peut s’enorgueillir de la présence (sur quatre morceaux) de l’un de nos héros si discrets, Will Oldham (roi barbu de l’hétéronymie qu’on a pu voir cet été dans le joli film Old Joy) et dont chaque vocalise à la Caliméro provoque la chair de poule. La reprise en sa compagnie du « River of No Return » de Marylin Monroe constitue une des meilleures raisons de se plonger toutes oreilles ouvertes dans « This Fool Can Die Now ». Il va falloir aussi compter avec l’ovni « Nevada », qui fait songer au meilleur PJ Harvey, et le micro-tube de l’été, « Dinosaur Egg  ». Beaucoup de références convoquées, certes, mais pour une fois totalement assumées. Pas de concert prévu en France, malheureusement, mais elle se produira le 14 septembre au End of the Road Festival (une affiche de rêve pour tout fan de folk dérangé), dans le Dorset, au fin fond de l’Angleterre.

benoît hické 

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