Biologie, espace, futur… Voici les trois premières interviews réalisées pour « Je veux savoir » projet de Pierre Giner avec Poptronics et Trafik, au Quai des Savoirs à Toulouse à l’automne 2019. L’amorce d’une archive des savoirs partagés.
La chercheure Audrey Dussutour, spécialiste du blob, explique pourquoi il redéfinit nos connaissances sur le cerveau. © DR
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Mars, le blob et le futur : l’archive de « Je veux savoir » est en ligne

Du blob, du futur à réenchanter et de lointaines vacances sur Mars. C’est avec ce cocktail éclectique qu’on entame la mise en ligne de l’archive de « Je veux savoir », l’œuvre-festival imaginée par Pierre Giner avec Poptronics et Trafik, au Quai des Savoirs à Toulouse à l’automne 2019.

« Je veux savoir », c’est un dispositif de questions posées par les internautes et les Toulousain-e-s sollicité-e-s par l’équipe du projet (on a en a compté près de 600 !). Et des réponses apportées, grâce à la complicité du CNRS (qui dispose à Toulouse d’à peu près tous les laboratoires possibles et imaginables), par un ensemble de scientifiques et chercheur-e-s. De quoi bâtir un panorama des savoirs d’aujourd’hui, et des grandes énigmes scientifiques aussi.

Du 19 au 31 octobre 2019, « Je veux savoir » a présenté un dispositif multimédia de vidéos augmentées pré-enregistrées et un plateau d’invités en direct. Mathématicien, linguiste, planétologue, philosophes, poètes, designers, artistes ou encore sociologues ont accepté de se prêter au jeu d’une réponse concise, avec activation d’un dispositif de discours augmenté : derrière elles-eux, des écrans diffusaient en direct des images extraites des archives de l’INA et de la photothèque du CRNS, partenaires du projet, ainsi que de l’Internet via Google, images remontant au gré de leur parole.

Ce premier échantillon des vingt-cinq interviews réalisées en amont du festival donne un petit aperçu de l’extrême variété des sujets abordés par « Je veux savoir ». Pour le festival, l’INA nous a donné accès à ses archives. La question toujours épineuse de la propriété intellectuelle a délimité leur utilisation à l’espace physique du Quai des savoirs. C’est donc une version de ces entretiens allégée de leurs archives et qui privilégie la parole (plus proche de dix minutes que des cinq diffusées en octobre) qui est proposée en archive.

Voici donc Audrey Dussutour, experte en blob, cet organisme monocellulaire un peu fantasmatique qu’elle a réussi à faire entrer au Muséum d’histoire naturelle.

Audrey Dussutour est toulousaine, et porte haut sa passion pour l’étude du comportement animal et l’exigence de chercher sans savoir quoi – ce qui est à la base de la recherche fondamentale. Chercheure au Centre de recherches sur la cognition animale au CNRS et à l’université Toulouse III Paul Sabatier, elle nous a accompagnés depuis la mise en route du projet jusqu’à son terme, en étant l’un de nos grands témoins pendant le festival. Elle a été la première à être interviewée, répondant à une question très générique : « A quoi peut bien servir le blob ? »

Audrey Dussutour : « Le blob n’a pas besoin de cerveau pour apprendre »

Nicolas Nova, anthropologue des technologies, professeur associé à la HEAD–Genève, et cofondateur du Near Future Laboratory, ne pouvait se libérer pour être grand témoin à Toulouse fin octobre. Qu’à cela ne tienne, on l’a soumis à notre dispositif en amont pour le faire répondre à la question : « Le futur peut-il encore faire rêver ? »

Lui qui passe ses journées à étudier l’anthropologie, les technologies ou la science-fiction en quête de pistes pour le futur explique pourquoi l’avenir a perdu de son attrait et comment il faut y réfléchir ensemble pour le bien-être de tou-te-s.

Nicolas Nova : « Des futurs alternatifs pour réenchanter l’avenir »

Et puis, pour donner une idée du vertige des savoirs dans lequel le projet de Pierre Giner nous plonge, il fallait faire un tour du côté de l’espace, en l’occurrence Mars qui a mobilisé beaucoup des questions recueillies auprès du public toulousain. Le cosmos, les exoplanètes, l’exploration spatiale sont au cœur de l’appétit de savoir de notre échantillon (non représentatif) du public.

Pour entamer ce champ vaste comme la galaxie, Olivier Gasnault, planétologue, a répondu à la question : c’est pour quand les vacances sur Mars ? Il est responsable scientifique des opérations et de l’imagerie sur le projet ChemCam Mars 2020 à l’Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP) (Observatoire Midi-Pyrénées, CNRS, CNES, université Toulouse III Paul Sabatier). Celui qui travaille « sur » Mars depuis des années avoue ne pas avoir trop envie d’aller y poser un pied…

Olivier Gasnault : « Mars 2020 s’intéresse aux éléments réunis avant que la vie apparaisse »

Régulièrement, Poptronics se fera l’écho de cette archive du savoir partagé, en vous faisant savoir quelles nouvelles vidéos ont été mises en ligne. Très prochainement, une deuxième salve extraite de la séquence live du projet sera également diffusée. A terme, des dernières avancées de la physique quantique à la recherche de microplastiques dans les océans, en passant par des questions philosophiques sur notre rapport à la mort, au vivant, à l’amour, quelque soixante vidéos formeront l’archive de « Je veux savoir ».

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