Venetian Snares en mini-tournée française, le 27/04, salle du CAP à Toulouse (Université Paul Sabatier), 20h ; le 28/04 à la Machine (ex-Loco) à Paris, 22h (13.80€, première partie DMX Krew), 90 boulevard de Clichy ; le 29/04 à la MAC à Bordeaux, 22h (10€).
Venetian Snares, le projet du Canadien Aaron Funk, en concert parisien le 28/04. © DR
< 27'04'10 >
Les stratégies obliques de Venetian Snares

(Mise à jour du 28/04 à 12h : concert annulé ce soir à Paris)

Le breakcore, j’adore ! Mercredi soir, Venetian Snares viendra pilonner la Machine du Moulin Rouge (ex-Loco), histoire de nous donner sa version 2010 d’un genre longtemps sous-estimé car bien loin de l’electro dite « cérébrale » ou de la minimale en vogue depuis quelques années.

Le breakcore, mélange de breakbeat épicé façon hardcore, donc, est lui-même un sous-genre de la drum’n’bass, qui a connu ses moments de grâce sous la houlette de son maître à penser, Richard D. James. Sous le pseudo cronenbergien Aphex Twin, ce natif des Cornouailles sortit de ces brûlots qui fouillaient et mixaient avec malice les comptines enfantines et les maquis de la jungle électronique. Et créa une foule d’émules qui, souvent, se lancèrent dans la production et pour les plus chanceux, furent signés sur le label du maître, Rephlex. Venetian Snares, le projet du Canadien Aaron Funk, est lui resté fidèle à Planet Mu, indéfectible soutien à la cause drum’n’bass façon montagnes russes (et longtemps animé par Tim Exile, désormais soutenu par le label Warp, histoire de boucler la boucle). Il se fait connaître dès son premier album, « Making Orange Things », en 2001, qu’il réalise à distance en pratiquant l’échange de fichiers numériques (aujourd’hui banal) avec un autre thuriféraire de la techno noise/hardcore, Speedranch. Ce disque est un cri dans la nuit, un long manifeste bruitiste qui concasse la mélodie et accessoirement les oreilles de l’auditeur. Avec sa course perdue d’avance vers la pénombre, Aaron Funk marque des points chez les amateurs d’expériences extrêmes et les fans d’AFX, déroutés par la lente disparition de leur héros dès le début des années 2000.

EP et collaborations se succèdent ensuite, mais il faut attendre 2005 et le déroutant « Rossz Csillag Allat Szuletett » pour voir le Canadien céder à la mélodie et à des enluminures (surtout de cordes) à la limite de la variétoche pour un tenant de la cause hardcore. Pensé comme une incursion des machines sur les terres de Béla Bartók (et de Billie Holiday, sur le morceau « Gloomy Sunday » !), cet album aux allures d’épopée tricote un univers baroque illustré par une série de clips qui font le tour des festivals « nouvelles images ».

Venetian Snares - « Szamár Madár », 2005 :



Le Canadien renoue en 2006 avec la drum’n’bass vrillée de ses premières cassettes (le joyeux « Cavalcade of Glee and Dadaist Happy Hardcore Pom Poms ») et son habituelle politique de la terre brûlée sur le récent « Filth » : en dix morceaux zigzaguant avec les basses et les sorties de route, Funk prend « Come to Daddy » par les cornes, comme fouetté par le marasme ambiant, et réactive cette esthétique martiale et souvent ludique qui anime quelques-uns de ses maxis les plus fameux.

En lever de rideau de cette soirée placée sous les auspices du rythme tordu, outre les New-Yorkais de The Hundred in the Hands, se produira Ed Upton qui, sous le nom de guerre DMX Krew, ourdit depuis une quinzaine d’années un complot revivaliste pour l’electro millésimée 1985. Ne pas s’attendre à des trésors d’inventivité et de course à la modernité de la part de ce Britannique obsédé par Krafwerk et le légendaire « Rock It » d’Herbie Hancok, le morceau qui a défini le genre en 1983. Upton, repéré par Richard D. James, signait sur Rephlex en 1996 son premier album « Sound of the Street », efficace pastiche de ses influences, qu’il compose et interprète sur des machines hors d’âge. Il décline depuis son electro vintage, qui semble coïncider de plus en plus avec une vague low-tech et 8bit peut-être plus inventive.

DMX Krew live (1998) :

benoît hické 

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