200 sonneries-compositions originales d’electronica, électro-acoustique, design sonore ou jazz, en téléchargement gratuit sur sonic()bject
Le son version Servovalve © Servovalve
< 11'06'07 >
Le téléphone électro-sonne
Marre d’entendre la même sonnerie « vintage » de téléphone à l’ancienne ? Pas envie du dernier tube de Beyoncé en guise de dring ? L’alternative existe, et, depuis le 31 mai, est accessible gratuitement en téléchargement : sonic()bject est le projet hautement recommandable (même s’il « date » de 2004), de compositions sonores originales pour téléphones portables.
Lancé par le net-artiste Antoine Schmitt et le créateur Adrian Johnson, Sonic()bject entendait au début partir à la conquête du prolifique marché de la sonnerie portable. Les commandes des creations originales pour ces objets nomades ont étés adressés à 17 artistes contemporains (dont le jazzman Bernard Vitet, l’audio-artiste Joachim Montessuis, l’illustratrice sonore Dominique Besson, le musicien Jean-Jacques Birgé, l’artiste sonore Vincent Epplay, le compositeur électroacoustique Luc Martinez, le musicien electro servovalve…).
Près de 200 gimmiks sonores, alternant tantôt du gamelan, de l’électroacoustique, du chatouillis d’oreille ou des nappes sonores, du jazz à la trompette ou des chanterelles (sortes de clochettes aigües) et des voix qui susurrent « allô », sont à écouter sur le site dessiné par servovalve et à télécharger ensuite. Elles peuvent « naître d’un rapport particulier entre des critères acoustiques ou musicaux (fréquences, allure, matières sonores) et l’impression qui émane d’une situation, d’un lieu, d’une humeur ou encore d’une personne qui vient sans prévenir nous dire quelque chose à l’oreille » (Luc Martinez). Elles se font des « propositions se situant à mi chemin entre la poésie sonore non-sémantique (exploration de la voix) et la musique électronique, donnant ainsi à entendre un monde étrange : alliage improbable entre l’animal, l’humain et l’électronique » (Joachim Montessuis). Elles s’intitulent « Série de compositions courtes pour chien de poche » (Hélène Sage) ou encore « Hours » pour coïncider « à l’heure d’un repas pour éviter la monotonie de la répétition » (Jean-Jacques Birgé). Leur point commun c’est qu’ elles sont en tout cas à des années - son de ce qui sonne si près de nos oreilles en général.
Las, comme l’explique le musicien multi - casquettes Jean-Jacques Birgé sur son blog, « les résultats financiers ne furent pas à la hauteur de l’intelligence, de la qualité et de l’éthique défendues par les fondateurs avec le soutien des créateurs associés ». Le site aurait pu gentiment mourir à petit feu, comme beaucoup d’autres initiatives malheureuses sur le Net.
Roland Cahen, musicien électroacoustique passé par l’enseignement d’un Pierre Schaeffer, a proposé par la suite de passer le site sous licence Creative Commons, une évolution du droit d’auteur initiée aux Etats-Unis par le mouvement du logiciel libre et qui permet de ne rien céder sur le fond (l’intégrité musicale et la signature du créateur) tout en laissant ces créations circuler plus largement. La meilleure façon de renoncer aux bénefs putatifs tout en conservant un droit moral sur les créations désormais gratuites, copiables et distribuables librement (sous réserve que les auteurs soient mentionnés, et qu’aucune utilisation commerciale en soit faite).
annick rivoire 

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