Joanne Robertson en concert dans le cadre du festival Les Femmes s’en mêlent, ce soir au Point Ephémère, 200 quai de Valmy, Paris 10e et le 26 aux Trinitaires (Metz).
Album : « The Lighter » (Textile/Differ-Ant).
L’une des rares photos de Joanne Robertson, une jeune Anglaise en fragile excursion folk. © Rachal Bradley
< 23'04'08 >
Le folk à fêlures de Joanne Robertson

Les cordes crissent sous les changements d’accords, une douce neurasthénie plane, la voix psalmodie quand elle ne se contente pas de fredonner : Joanne Robertson chante accompagnée d’une simple guitare électrique et on ne s’en lasse pas. En descendance croisée Karen Dalton-Cat Power, elle a sorti en début d’année son premier album, le bien nommé « The Lighter » sur le très fréquentable label parisien Textile (qui héberge Jackie O. Motherfucker, Volcano The Bear...), cousin paupériste de l’« Ames Room » de la Suédoise Silje Nes. Un art minimal, dépouillé, écrin parfait pour accompagner l’humeur fragile, insane et doucement mélancolique qui traverse ces treize folksongs susurrées à l’oreille, qu’elle qualifie de grunge.

Un exercice de style aussi pour cette jeune Anglaise touche-à-tout venue de l’art contemporain (voir le crayonné de la pochette). C’est à la Glasgow School of Art qu’elle commence à faire parler d’elle au début des années 2000. Elle forme alors avec son amie Lucy Stein le collectif Blood ‘n Feathers et lance en parallèle un éphémère projet musical, I Love Lucy, avec quelques futurs Franz Ferdinand. Un groupe de noisy rock qui improvise ses textes... et splitte après six concerts-performances à Londres ou New York. Joanne Robertson se fixe un temps aux Etats-Unis. Elle joue dans des formations noise (elle est toujours active au sein du trio MEMEME) avant de tenter l’aventure solo, travaillant ce qui fera la matière (grise) de ce premier disque. Habituée des scènes underground parisiennes (elle a notamment été programmée par Ali_Fib, le concert se réécoute sur Radio WNE), Joanne Robertson est logiquement de la caravane des Femmes s’en mêlent : ce soir sur les bords du canal Saint-Martin avec Tujiko Noriko et Emily Jane White (pour qui poptronics a aussi un faible) et samedi 26 à Metz. A fleur de peau.

Joanne Robertson live à Brooklyn, le 10 avril dernier :

matthieu recarte 

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