« Lafiac.com, (Ceci n’est pas la Fiac) », exposition en ligne de net-art, à partir du 20 octobre jusqu’à (ils ne savent pas)…

Blog de l’exposition : http://www.lafiac.com/blog

Vernissage : rendez-vous ce mercredi 20/10 à partir de 22h au Piment Café (Bar Internet), 15 Rue de Sévigné, Paris 4e.

L’auteur de cet article, Nicolas Frespech, est lui-même net-artiste et chroniqueur multi-occasionnel de poptronics.

A la limite du déournement de site officiel, le site LaFiac.com expose, comme à la foire internationale d’art contemporain qui débute demain matin à Paris, des œuvres d’art. Sauf qu’elles sont du net art et ne sont pas à vendre… © DR
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LaFiac.com (Ceci n’est pas la Fiac) : le net-art à la foire

Il y a quelques semaines je recevais une proposition originale pour une exposition en ligne lancée à l’occasion de la 37ème Foire internationale d’art contemporain, à Paris du 21 au 24 octobre. « Lafiac.com (Ceci n’est pas la Fiac) » : titre et URL de cette exposition se jouent... de la FIAC, la foire qui tâte le pouls du marché de l’art via les différentes acquisitions d’artistes internationaux représentés par des galeries marchandes, à la pointe ou pas.

C’est l’artiste Julien Levesque qui a eu la bonne idée d’acheter ce nom de domaine à la limite du cybersquattage et c’est avec la commissaire Margherita Balzerani et l’artiste Florent di Bartolo qu’il a monté ce projet. Ici on n’investit pas de fric dans le jeune artiste sur qui il faut miser, spéculer, défiscaliser... L’entrée est libre et les artistes plus tous très jeunes !

Revenons à ma proposition reçue par courriel. Elle est simple et efficace. Pour participer à cette exposition, les artistes doivent proposer une œuvre en ligne déjà hébergée sur un serveur, et qui ne fait pas appel à des liens extérieur, une œuvre en vase clos en fait. Je réfléchis quelques minutes pour trouver l’œuvre en ligne qui pourrait répondre à ces contraintes et je me décide pour « PassWords », une création réalisée pour le Magasin de Grenoble qui avait invité en 2005 Claude Closky à présenter des œuvres en ligne pendant la fermeture temporaire du lieu d’exposition.

Vingt-neuf artistes ont donc été approchés par « Lafiac.com (Ceci n’est pas la Fiac) » avec des pièces très différentes. Œuvres anciennes ou exclusives, les commissaires d’exposition assument un choix hétéroclite. Après tout, la Fiac... c’est avant tout une foire ! Quand on arrive sur le site, on découvre une pièce au hasard en utilisant un principe de monstration basé sur le webring, une pratique de découverte très populaire dans les années 90 (la préhistoire du Net, quoi…). Chaque pièce en ligne est simplement accompagnée du nom de l’artiste : pas de date pour contextualiser les œuvres. C’est un choix, et Julien Levesque me le rappelle : sur le site Lafiac.com, c’est tout autant la foire qu’à la Fiac, toutes les époques et les artistes de mélangent.

Ok, c’est presque comme la Fiac, mais pas question argent. Il n’y a pas de marché, impossible d’acheter une œuvre en ligne ! C’est aussi ce qui fait l’intérêt de cette exposition, qui nous pose la question de l’économie de l’art en ligne. En France, malgré quelques initiatives comme Digital Art Promotion, il ne se passe pas grand-chose pour les artistes du numérique, encore moins du côté des galeries d’art old school !

Et puis, ce choix de demander aux artistes de proposer une œuvre hébergée sur leur serveur est également révélateur. Contraintes techniques liées à l’hébergement de sites, contraintes patrimoniales de conservation et d’archivage des œuvres, la joyeuse équipe de Lafiac.com a tout compris et ne propose pas qu’un nouvel accès aux œuvres... mais des pistes de réflexion sur comment montrer du net-art actuellement.

Malins et prémonitoires aussi, car avec les grèves des transports en commun, aller à la Fiac, c’est galère... alors autant aller visiter des expositions en ligne, non ? Et on peut y voir quoi dans cette exposition virtuelle, alors ? Un sondage sur Lady Gaga (Tobias Leingruber), une œuvre message (Miltos Manetas), un robot conversationnel (Antoine Schmitt), des historiques de recherche Google (Albertine Meunier), une mise à mort d’image sur Facebook (Lucile Haute et Nicolas Sordello), du spam (Systaime), des carrés sur lesquels on peut cliquer (Rafael Rozendaal), de l’animation (Annie Abrahams, Mouchette, Marc Veyrat), un trou (Florent di Bartolo), de l’argent (Argote Ivan)... sans oublier un vrai virus malveillant qui alerte mon ordinateur. Je vous l’avais dit, c’est la foire !

nicolas frespech 

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