Plus dure sera la chute : aux Etats-Unis, la Macworld est le rendez-vous plus qu’attendu de la communauté des amateurs de Mac. Apple y convoquait du 15 au 18/01, comme chaque année, des milliers d’entre eux à la « keynote » (conférence) de Steve Jobs (le PDG messie), pour suivre la tendance. La firme à la pomme a basé sa communication et sa politique de produits technos sur la différence. Or, l’année 2008 ne devrait pas rester dans les annales, à en croire les commentaires affligés des nerds ici ou là. On attendait des annonces sur l’iPhone (avec vidéo, susurraient les uns, débloqué, fantasmaient les autres), la sensation est venue de la présentation du MacBook Air, portable ultra-slim (de 4 mm à 1,9 cm d’épaisseur, 1,36 kg pour 1799 dollars), auquel manquent toutefois quelques caractéristiques de base d’un portable (un seul port USB, pas d’Ethernet ni de lecteur CD-DVD et un disque dur lui aussi rapetissé).

Certes, Steve Jobs en a profité pour faire mousser les chiffres de vente de l’iPhone (5 millions, soit 20 000 par jour), mais la concurrence est là, tapie dans l’ombre et cette présentation en demi-teinte n’a pas trompé la bourse, où le titre d’Apple a dégringolé fissa. Et la « vista » du PDG d’Apple est plus que jamais sur la sellette.

Pop’surf des réactions éclairées et parfois drôles d’après Macworld.

La keynote de Steve Jobs est « LA » grand-messe de la Macworld et dure près d’une heure, suivie plus qu’attentivement par les blogueurs macophiles (le « Journal du Geek » en fait le compte-rendu, à lire à l’envers, du bas vers le haut, minute par minute ou quasi). Un résumé en 60 secondes, monté cut et très drôle, en conserve l’essentiel :

Même « Wired », le magazine des technophiles, critique la Macworld, certes toujours aussi « pretty cool », mais pas du tout décoiffante et très mal organisée :

Bon, reste l’effet bluffant du MacBook Air, que Jobs sort de son enveloppe en papier kraft, pour mieux en souligner la finesse. En voici le premier test, sur place, toujours par « Wired » (la vidéo vaut par l’image qu’on se fait de la Macworld en ruche à geeks en émoi) :

Les premières critiques n’ont guère tardé, qui soulignent l’obsession maladive pour la minceur, qui, après avoir touché la personne humaine et la femme en particulier, déborde sur l’informatique, comme le fait remarquer avec humour cet internaute :

Mais d’autres sont plus féroces, à l’instar de Loren Feldman, le vlogueur new-yorkais énervé qui, via 1938media.com se paie régulièrement la tête des nerds et autres suppôts des start-ups. Avec humour, il y va de sa petite diatribe anti-visionnaire, une tradition purement américaine qui dit que le patron montre la voie, en l’occurrence Steve Jobs et son AppleTV. Mordant.

annick rivoire