« Encyclopédie de la Web Culture », de Titiou Lecoq et Diane Lisarelli, éd. Robert Lafont, création graphique Olivier Marty-IP-3, 2011, 23€.
Toute la "culture" du Web (des lolcats aux mèmes) dans une encyclopédie… sauf qu’on n’y a pas trouvé le Derp (ces expressions stupides de stars, comme ci-dessus Jessica Alba). © DR
< 21'12'11 >
L’Encyclopédie de la (sous) web culture

Ça y est, j’ai reçu mon « Encyclopédie de la Web Culture » (écrite par Titiou Lecoq et Diane Lisarelli). Ça devait être mon cadeau de Noël mais vu qu’il ne restait qu’un exemplaire disponible sur Amazon (et toujours pas en version numérique), je l’ai commandé direct dimanche dernier ! Pas le temps donc de la découvrir sous le sapin, elle est déjà dans mes mains, avec plus de 250 pages sur le Net version 2011 !

Comme c’est une encyclopédie, les thèmes abordés (assez disparates) sont classés par ordre alphabétique. De A comme Animaux et nos amis les chats du Net qui font des pauses incroyables et trop rigolotes, à Z comme Zone de non-droit. Pour être exact, le Z n’est pas vraiment la dernière page, la dernière entrée étant un sigle ASCII , <3, qui, quand on tourne la tête sur la droite, devrait représenter un cœur… Oui le Web n’est qu’amour et créativité ! Il y a donc un peu de tout dans cette publication, feuilletons-la ensemble et dans le désordre.

Pour en revenir à <3, la page 199 raconte l’histoire du Smiley, l’art de faire des visages avec les touches de son clavier qui peuvent ressembler à ;-) ou à :-( , et que c’est Scott E. Fahlman qui en aurait fait usage pour la première fois en envoyant un smiley (ASCII art) le 19 septembre 1982, à 11h44 précises.

J’apprends que le Spam est une marque de conserves au jambon épicé et pas très bon dont on abreuvait certains militaires de la Deuxième guerre mondiale, et qu’aujourd’hui, c’est un courriel non sollicité. Bon en fait je le savais déjà… Le premier spam informatique aurait été envoyé en 1978 par Gary Thuerk à 400 personnes ; en 2008, Eddie Davidson, le roi des spammeurs, s’évade de prison, tue sa femme et sa fille avant de se suicider. Et ça je ne le savais pas !

J’apprends aussi que la nétiquette (l’art de bien se comporter sur le Net) en tant que document officiel a été diffusée pour la première fois en 1995. L’article est illustré avec humour par une couverture détournée du célèbre livre de la Comtesse de Gencé, « Savoir-vivre et Usages Mondains ». Je devrais envoyer une version papier de la nétiquette à quelques-unes de mes connaissances qui ne prennent même plus la peine de répondre à mes courriels !

J’allais oublier la lettre G... comme geek, figure urbaine branchouille qui porte des lunettes mais qui n’est pas un nerd comme expliqué plus bas dans l’article. Bref là, je commence à m’ennuyer. Direction la page blog où la célèbre blogueuse mode Garance Doré est citée, là je commence à m’endormir…

« L’encyclopédie de la Web Culture » est un étrange mélange de sujets rigolos voire moqueurs, et de sujets sérieux comme la « Neutralité du Net », la « Loi de Godwin » ou en quoi « Nadja » d’André Breton est un livre précurseur des blogs.

L’iconographie réalisée par l’agence IP-3 est une vraie réussite, la carte explicative des mèmes (vidéos ou images détournées par les internautes) ou celle consacrée à la géographie du cyberespace sont parfaites !

Bon, mais cette encyclopédie fourre-tout risque de décevoir les spécialistes pour qui Perez Hitton, la star des blogueurs des stars, n’est pas la personne la plus représentative des cultures numériques connectées. Pas un seul nom d’artiste dans la partie réservée au GIF animé ! On préfèrera se replonger dans « Digital Folklore », le livre écrit par les artistes Olia Lialina & Dragan Espenschied… toujours pas traduit en français.

L’Encyclopédie reste quand même utile pour réviser ses classiques : le Duckface, le Google Bombing, le Rickroll ou 4chan. Mais rien sur le Derp ! On baigne un peu trop dans la culture lolcats, au risque de l’overdose ! Reste l’option, pour ceux qui cherchent encore un déguisement pour le 31 décembre, de découper à la page 16 un masque des Anonymous. Même ce sujet sérieux est traité avec une certaine légèreté, en dehors de tout contexte culturel, social, politique lié à l’Histoire de l’Internet.

Résultat : plusieurs options s’offrent à moi ! Offrir mon cadeau à Julien Prévieux pour sa fantastique bibliothèque des savoirs périmés ou alors m’en retourner sur le Net pour revendre mon cadeau sur Ebay (oui, je sais, ça ne se fait pas…) !

nicolas frespech 

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