Jour 11 du récit d’expédition arctique d’Agnès de Cayeux et Maëlla Mickaëlle pour Poptronics, à partir de leur projet d’installation en VR « 360 notes prises au Nord », filmé en caméra 360 cet été au Groenland, avec Dark Euphoria et Bionic Bird.
Un halo à Sisimiut, sur la côte est du détroit de Davis, au Groenland, photographié à la Game Boy en ce mois de juillet 2023. © Copyleft
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Jour 11, Carnet de bord du cercle polaire, Mirages, halos et aurores

Lors de leur expédition polaire, Agnès de Cayeux et Maëlla Mickaëlle tournent « 360 notes prises au Nord », un film pour la réalité virtuelle. Leur Carnet de bord du cercle polaire pour Poptronics, en version low-tech (les photos sont prises à l’aide d’une Game Boy légèrement pimpée), s’arrête aujourd’hui sur les phénomènes des aurores, halos et autres mirages.

Jour 11, Carnet de bord du cercle polaire, Mirages, halos et aurores

Où il est question des phénomènes optiques rencontrés en terre arctique, d’après les observations faites dès 1948 par Gérald Taylor, un jeun physicien membre de l’équipe scientifique de l’expédition polaire française, qui publie ses résultats en 1952 sous le titre : « L’optique et les expéditions polaires ».

(liminaires)

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Il existe les mirages par en bas et les mirages par en haut. Si je te demandais de choisir l’un d’entre eux, quel serait-il ? Je peux te dire les marques essentielles qui distinguent ceux d’en bas de ceux d’en haut. C’est assez simple, pour les premiers, la couche réfléchissante coïncide avec l’horizon géographique : cette ligne de séparation entre l’océan et le ciel, et bien entendu lorsque l’on navigue. J’ai lu que l’épaisseur de cette couche ne dépassait jamais une dizaine de minutes d’angle. C’est joli les minutes d’angle, je ne savais pas que cela existait. Pour les derniers, les mirages par en haut, la couche réfléchissante est située juste au dessus de l’horizon astronomique. Pour qu’ils apparaissent, tu dois plonger ta tête à l’endroit où s’inverse la chaleur brusquement, à l’endroit du froid. Ici aussi, et par temps calme, les mirages existent, ils effleurent l’Inlandsis. Et jamais tu ne pourras les photographier, ils sont insaisissables.

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Il existe les halos que l’on peut observer autour de la lune, et les halos plus sombres qui se perçoivent autour du soleil. Je peux te dire que les plus beaux halos prennent naissance à travers de gigantesques nuages formés de fines plaquettes hexagonales. Ce sont les cristaux de glace, sorte de prisme à six faces. Ce n’est pas simple. D’après les lois de réfraction, l’indice de glace étant de 1,31, un rayon lumineux entrant par une face latérale ne peut pas ressortir par l’une des deux faces adjacentes. Je suis un peu perdue à présent. J’imagine la déviation du rayon lumineux, la suspension de milliards de particules de glaces, le cristal toujours orienté au hasard.

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Il existe les aurores stables et les aurores fugaces. Les secondes sont insaisissables, sortes de draperies, de faisceaux ou de couronnes. Les premières s’attrapent facilement du regard, sortes d’arcs ou de bandes très allongées. Parfois, près de l’horizon, je perçois quelques lueurs fugitives jaunes, verdâtres ou encore rouge orangé. C’est admirable, on croirait assister au lever d’un astre. Te dire que si ces luminescences atmosphériques sont nommées aurores polaires, c’est simplement parce qu’elles se situent en direction du Nord. Il existe également le phénomène de la lumière nocturne, c’est joli comme idée.


(Re)lire les précédents épisodes du Carnet de bord du cercle polaire : épisode 1, épisode 2, épisode 3, épisode 4, épisode 5, épisode 6, épisode 7, épisode 8, épisode 9, épisode 10.

agnès de cayeux 

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