Jeremy Jay et Yeti Lane en concert le 19/02 à 20h au Point Ephémère, 200 quai de Valmy, Paris 10e, 14€.
Album : « Slow Dance » (K Records/Differ-Ant), sortie le 23/03.
Grand échalas pop, Jeremy Jay fera danser le songwriting, ce soir au Point Ephémère. © Larissa James
< 19'02'09 >
Jeremy Jay, dandy disco-folk

Il a suffi d’une poignée de singles à Jeremy Jay pour devenir la coqueluche des blogs. Le nouveau protégé de Calvin Johnson, patron-producteur de l’émérite label K, a à peine 20 ans, mais ses chansons n’ont pas d’âge et c’est ce qui les rend si addictives. Buddy Holly, Bob Dylan, Jonathan Richman, David Bowie, Ian Curtis, Harry Nilsson... : les références maousses et classieuses pleuvent sur ce nouveau dandy pop venu de Los Angeles.

Jeremy Jay, « Airwalker », single inaugural de 2007 :



Après un premier album gros de possibles, « A Place Where We Could Go », l’an dernier, sortira début mars un « Slow Dance » de très belle facture, sorte de disco-folk squelettique aux effluves glam et punk envapées, alliance surprenante du « Transformer » de Lou Reed et du minimalisme du New Order de Factory, avec juste ce qu’il faut de neurasthénie pour l’habiter. Une pop langoureuse mais jamais niaise, griffée de secs accords de guitare sur batterie de coton, basse à l’étouffée, nappes de synthés en apesanteur. Jeremy Jay est un orfèvre ès ritournelles, qui œuvre loin de la tendance, en fan absolu de la french pop sixties dans laquelle il a grandi. Sa mère, Suisse francophone, l’a élevé avec Gainsbourg et surtout Françoise Hardy comme totems et, s’il clame haut et fort que « Tous les garçons et les filles » est la plus belle chanson de tous les temps, le garçon a le sens du paradoxe qui, pour sa première reprise, s’est attaqué au « Into The Groove » de Madonna.

On essaiera cette hypothèse : du haut de son mètre quatre-vingt-treize couronné d’une mèche thurstonmoorienne, ce garçon impressionne trop les filles pour les faire craquer. C’est son drame quotidien et le sel de ses chansons bizarres : glaciales au premier abord, elles exhalent d’écoute en écoute un parfum de séduction, une lascivité indéniables. Un cocon aux parfums d’hiver dans lequel on se glissera sans modération, ce soir, au Point Ephémère.

Jeremy Jay, « Lite Beam », 2008 :

matthieu recarte 

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