“Superposition”, spectacle de Ryoji Ikeda, le 22/06 à 21h, dans le cadre du festival de Marseille-danse et arts multiples, théâtre de la Criée, 30, Quai De Rive Neuve, Marseille, 10-20€.
"Superposition", le spectacle créé fin 2012 à Paris par Ryoji Ikeda, passe par Marseille le 22 juin. Un expérience aux confins de la science, minimaliste et radicale. © Daniel Karl Fidelis Fuchs
< 20'06'13 >
Ikeda en “Superposition” à Marseille, une expérience quantique

Programmé au théâtre de La Criée le 22 juin, à Marseille, “Superposition”, le nouveau spectacle de Ryoji Ikeda est une expérience métaphysique, une déflagration d’images et de son calculée au hertz et au pixel près, une partition quantique pour 22 écrans et deux performers sur scène...

Propulsé dès le milieu des années 1990 sur la scène électronique mondiale pour son radicalisme et la précision chirurgicale de ses expérimentations sonores, le compositeur minimaliste (signé chez CCI, Touch, Staalplaat et Raster Noton) nous avait fait oublier qu’il était aussi le coordinateur du collectif de danse japonais Dumb Type.

Avec “Superposition”, il revient au spectacle vivant et transpose dans le même espace temps l’expérience d’œuvres numériques aussi emblématiques que “Dataplex”, “Datamatics” ou “Test Pattern”, augmentée par le face à face de deux transcripteurs percussionnistes, deux chercheurs, un homme (Stéphane Garin), une femme (Amélie Grould), officiant au décryptage du monde.

“Superposition”, de Ryoji Ikeda, présentation vidéo :


La pièce prend une tournure manifeste alors que ces deux protagonistes transductent leurs questionnements comme autant d’axiomes mettant en regard science, religion, matérialité... Depuis la première à Paris en novembre 2012, Ikeda a choisi de flouter ces messages, “pour en donner une lecture plus énigmatique”, nous dit-on. Trop tard, on a retenu l’un d’eux : “Science is a diffusional complicity”, la science est bel et bien une complicité qui se propage de façon irréversible.

Et si l’œuvre fait clairement référence au principe de superposition propre à la physique des particules subatomiques, elle s’inspire plus largement de la logique des mathématiques, dont l’analogie structurelle avec la musique fascine Ikeda depuis l’enfance. Plus qu’une métaphore des théories quantiques, ou qu’une spectaculaire illustration des lois qui régissent l’univers, “Superposition” est une ode à la composition en soi, une symphonie post-nucléaire irradiant d’une lumière et de particules sonores à la limite de l’insoutenable [et /ou] totalement jubilatoire.

v.godé/orevo 

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