Formula Bula, bande dessinée et arts associés, du 12 au 15 mai dans différents lieux de Saint-Ouen (93).
Programmation complète sur www.formulabula.com
Exemple de décalage proposé par Formula Bula, l’installation « Arcade Paper » du collectif Elshopo, jeu sur papier inspiré des Game & Watch de Nintendo. © Elshopo
< 11'05'11 >
Formula Bula, quand la BD sort de sa bulle

Pop et exigeante, la programmation de Formula Bula a les idées larges. Ce qui aurait pu n’être qu’un énième festival de bande dessinée apparaît transfiguré par la sage décision des élus de Saint-Ouen d’en confier la direction artistique à l’équipe déjantée de Ferraille. Après « le Musée Ferraille » (à Angoulême en 2003), et « Il était une fois l’huile » (à Nantes, en 2009), c’est au tour de Formula Bula de mettre à l’honneur ce qui se fait de plus novateur en matière de BD indé.

Outre les traditionnelles expositions, consacrées notamment à l’Espagnol Carlos Giménez, dont les planches sont présentées pour la première fois en France, ou à l’Allemand Jens Harder, le festival propose des rencontres, des ateliers d’écriture et de réalisation de BD et d’animation, dirigés par des personnalités comme le scénariste Pierre Christin ou Nine Antico. Et aussi la dizaine de films projetés à l’Espace 1789 : des récents « American Splendor » et « Ghost World » au rare « Les Aventures du Prince Ahmed », premier long métrage d’animation de l’histoire (1926), sans oublier « La Planète sauvage » de René Laloux, qui faisait passer Topor à l’écran au début des années 70.

Mais ce qui différencie véritablement Formula Bula des autres manifestations consacrées au neuvième art, ce sont les moyens qu’elle déploie pour explorer « la multiplicité des langages issus de la bande dessinée indépendante ». Composé d’adeptes de la sérigraphie multisupports, le collectif grenoblois Elshopo présentera à la médiathèque Persépolis « Arcade Paper », une installation interactive s’inspirant de l’esthétique et du gameplay des mythiques Game & Watch de Nintendo, réalisée en 2010 pour le Centre Pompidou-Metz. Un personnage en bleu de travail doit rattraper les t-shirts que lui envoie Chienpo, la mascotte du collectif, tout en prenant garde d’esquiver ses poignées de clous et autres pots de peinture. Particularité : on joue... sur une feuille de papier !

« Arcade Paper », le making-of :

On s’arrêtera aussi sur la performance « Paint Chat Monster », proposée par la maison d’édition en ligne Foolstrip : une dizaine d’auteurs réaliseront une œuvre collective, sur palette graphique et sous les yeux de leur public (le 14/05 à la médiathèque Persépolis). Un procédé qui rappelle, en plus original, celui des concerts de dessins, qui se multiplient ces dernières années. Un concert justement, il y en aura un samedi soir à Mains d’Œuvres, seule proposition payante d’un festival entièrement gratuit, qui mêlera films (de Winshluss, Emmanuel Bellegarde et Rémi Verbraeken) et musique fort recommandable, avec les Californiens psycho-garage The Oh Sees (date unique en France) et l’énergique duo bordelais Magnetix, dont on attend le nouvel album en septembre. Histoire de rappeler que rock et BD ont toujours fait bon ménage.

The Oh Sees – « An Inquiry Perpetrated », live à New York (2007) :

pierre gris 

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