Après-coup sur le festival Empreintes Numériques , qui s’est déroulé du 9 au 12/04 au Centre Culturel Bellegarde, à Toulouse (31).
« Scraps TV » multiplie les discours, les images et les sujets afin de laisser au spectateur la liberté de tisser son propre récit. A l’inverse de la télévision. © DR
< 22'04'08 >
Empreintes Numériques, copier c’est jouer

Reçu par e-mail il y a quelques jours, ce compte-rendu d’un festival plurimédia à Toulouse, où poptronics n’a pas mis les pieds, nous a été envoyé par Loïc Leroux, qui habite « près de Toulouse », s’intéresse « à l’art contemporain et à tout ce qui touche au numérique », « travaille dans la communication d’un grand groupe industriel » et a « voulu publier quelque chose sur Empreintes Numériques car c’est un “petit” festival organisé par une équipe dynamique et passionnée ». Chez poptronics, on n’a pas hésité longtemps. Si d’aventure vous aussi vouliez faire de même, nous nous ferions un plaisir de publier vos textes.

Le mélange de genres réserve d’excellentes surprises, on le savait déjà. La confirmation est venue avec la seconde édition d’Empreintes Numériques, les rencontres toulousaines autour du multimédia et plus particulièrement du « copié-collé ». Du 9 au 12 avril, le Centre Culturel Bellegarde a programmé plus de 20 évènements et 3 expositions. Un petit festival qui, à côté de quelques noms connus, a permis de surprenantes découvertes.

Pour bien vivre, il suffit de bien citer. Eloïse Joy et François Drolet nous ont perdus dans un labyrinthe de phrases, de sons et d’images où chercher la notion d’authenticité semble bien futile. Ou alors nécessaire et dangereux, au risque de perdre tout repère ? Une des questions posées par Pierre Monjaret, directeur de la Bergerie – Lieu d’Art Contemporain, qui répondait en conférence à la question « Copié-collé, un danger pour l’art contemporain ? ». Démonstration fut faite, et d’éblouissante manière, que le copié-collé, le plagiat, le détournement d’images et de textes participent des pratiques artistiques et leur sont intimement liés. S’opposer à ces nouveaux usages est un combat d’un autre âge, même si tout le monde n’en semble pas convaincu. Il suffisait pourtant d’aller au concert de Pla Pla pour rire et danser avec les sons paradoxaux du duo qui utilise la technologie miss Pinky, une interface élaborée pour générer des valeurs à partir de vinyles. Le platiniste Bog’art manipule le temps, le son et l’harmonie et orchestre le ballet de flux numériques émis par le laptop de MdEE. Les mouvements de la main agissent sur l’ensemble des caractéristiques d’une œuvre sonore (masse, grain, allure, timbre dynamique).

Valérie Bernatet et le groupe Carmen Blaix Performing Arts proposaient une autre manière de réutiliser des restes avec « Scraps TV », une série de 7 performances/installations qui poussent à leur paroxysme les codes télévisuels afin de mieux détruire et peut-être réinventer les codes de l’art théâtral. Un des moments forts des Empreintes Numériques. Pendant ce temps, Pierrick Sorin jouait au foot et aux jeux vidéo avec son frère dans les films faits à la maison projetés dans la salle d’exposition. Simple et immanquable. Un peu plus loin, Lieu Commun, une nouvelle structure toulousaine, présentait « The Waiting » de Gregory Chatonsky qui interroge notre relation affective aux technologies, met en scène les flux dont notre époque est tissée et tente de créer de nouvelles formes de fiction. En récupérant des flux de données trouvées sur Internet, il propose une fiction qui est celle des habitants du réseau. Non pas l’histoire de tel ou tel personnage, mais de la machine existentielle qu’est devenu Internet et qui se nourrit jour après jour de nos vies.

Kumi Okamoto, l’une des deux Konki Duet, clôturait les Empreintes Numériques avec ses ritournelles fragiles, sensibles et tendrement farfelues, des pièces musicales électro-pop mélancoliques. Sous l’alias Kumisolo, en partenariat avec le festival Les Femmes s’en mêlent, elle nous a embarqués avec ses comptines dans son univers baroque pour une soirée acidulée et colorée.

Le turntablisme très spécial de Pla Pla :



Les comptines électro-colorées de Kumisolo :

loïc leroux 

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