Danton Eeprom live, soirée du label InFiné, à partir de 23 h au Bus Palladium, after-show du concert d’Agoria au festival Factory, 12 € (gratuit sur présentation du billet d’Agoria à Factory), 6, rue Fontaine, Paris 9e.
Rens. : 01.53.21.07.33.
Danton Eeprom en live à la Fondation Vasarely en septembre dernier. © Clémentine Crochet/ clemcrochet.canalblog.com
< 12'10'07 >
Danton Eeprom, l’électrodandy à Paris

La Fondation Vasarely à Aix-en-Provence, en conclusion du festival Seconde Nature, le 22 septembre dernier. Noir total sur le site. Le public, chauffé à blanc par Boom Bip quelques minutes plus tôt, trépigne. Tout à coup des traits de lumière déchirent la scène et voilà qu’apparaît Danton Eeprom, sappé comme le Beau Brummel, chapeau haut-de-forme en avant. Après une longue introduction noyée dans les fumigènes, c’est parti pour une performance électro très classe et tourneboulante, enrobée de visuels N&B. Danton rivé à son laptop pose sa voix sur de longues plages parfois dures, parfois moins, comme un mélange de Jimi Tenor et Jamie Lidell mais en nettement moins dingo, qu’on se rassure. Le public casse le sol.

La musique déclinée ce soir-là appartient à cette famille de l’électro boisée et chaude, qui tape mais n’assourdit pas, et elle révèle surtout un vrai talent. A surveiller de très près, et c’est pourquoi poptronics soumet le jeune Frenchie exilé à Londres à la question, à l’occasion de son escale parisienne ce soir, au Bus Palladium (soirée InFiné).

Tu te produis souvent avec un acolyte qui s’occupe des visuels : est-ce juste pour habiller tes lives ou la démarche est-elle plus réfléchie ?
Je travaille avec C. Real, qui a, tout comme moi, une sainte horreur du VJing, qui se résume trop souvent à des formes géométriques, des effets à volonté, des couleurs qui flashent dans tous les sens. Pour aller plus loin, nous avons fait une série de tournages, en utilisant des incrustations de décors en 3D, des personnages, dans une esthétique rétro plutôt que futuriste (ambiance années trente, principalement en noir et blanc). La performance vidéo est en perpétuelle mutation, mais nous fonctionnons toujours avec ces contraintes en tête. Nous avons d’ailleurs réalisé un premier clip autour d’une reprise/remix du morceau de John Lennon « Working Class Hero ».

Partages-tu cette lassitude un peu générale vis-à-vis d’une mouvance laptop qui ne cherche pas de solution scénique ?
J’essaie d’apporter une touche personnelle à cette façon de jouer. Le DJing évolue beaucoup ces temps-ci, alors que sa forme a été figée pendant des années. On voit de plus en plus de DJs utiliser plus d’effets, mélanger les CD, les vinyles, les MP3... L’important est de passer outre les contraintes techniques, d’être à l’aise avec le matériel que l’on utilise, quel qu’il soit, pour que la technique n’interfère pas avec la performance et que le public apprécie la musique au maximum.

Quelle couleur donnes-tu à tes DJ sets ?
La couleur dépend grandement du moment, du contexte. Mais je me sens assez libre d’expérimenter diverses choses. Je me souviens d’un jour où j’ai été booké au Rio, club underground de Berlin dirigé par Conny Hopper et Peaches, pour le jour de l’an. Conny est venu me voir peu de temps avant que je joue et m’a dit : « Ok Danton, tu peux jouer ce que tu veux, sauf de l’electro, de la techno, de la house ou de la minimale. » Je lui ai dit « hmmm, ok pas de problème ». J’ai fait un set à base de disco, de funk barré, d’italo 80’s improbable, de chansons françaises obscures et il s’est avéré que nous nous sommes tous beaucoup amusés !

Derniers chocs musicaux et découvertes ?
Je pourrais parler de « ce superbe groupe underground japonais des années soixante-dix au nom imprononçable », mais en réalité mon dernier réel choc musical est Amy Winehouse. Sa musique me touche énormément. Les produits dits pop sont tellement formatés aujourd’hui, sans parler des « artistes » fabriqués par les émissions de télé-réalité… Je serais bien incapable d’expliquer pourquoi sa musique fonctionne et je n’en ai d’ailleurs aucune envie ! She rocks !

C’est quoi la vie d’un « jeune espoir de l’electro français » ?
Se lever le matin, prendre une douche, se brosser les dents, bosser sa musique, payer ses factures, sortir avec ses amis, jouer en festival ou en club, arroser ses plantes, recharger son portable avant d’aller se coucher…

Question bonus, choisis un article sur poptronics.fr qui a attiré ton attention…
"Un iPhone pour les morts". J’aimerais tant avoir un iPhone quand je serai mort... Si quelqu’un m’entend là-haut…

« These Eyes » de Danton Eeprom, extrait du maxi « These Eyes / Strictly Erotics » (Fondation), disponible en 12’ et MP3.

benoît hické 

votre email :

email du destinataire :

message :