Soirée Cosmic Club avec Daniele Baldelli et Hardrock Striker, le 23/02 à minuit au Nouveau Casino, 109, rue Oberkampf, Paris 11e, 10 €.
Daniele Baldelli à la grande époque du Cosmic Club (1983). © DR
< 23'02'08 >
Daniele Baldelli plus haut que l’italo-disco

Daniele Baldelli est en ville ce soir, remettons fissa nos pantalons moule-paquet et tournons sur nous-mêmes en émettant des petits cris. C’est un DJ historique qui débarque : plus de 40 ans passés à trifouiller dans son flight-case à la recherche des perles space-disco qui font toujours sa renommée. Ce sémillant quinqua originaire de la côte adriatique refait parler de lui, grâce notamment aux hommages répétés de James Murphy et du label allemand Gomma. On se souvient aussi de la très tendance compile « Dirty Space Disco », au printemps dernier, qui puisait dans le chaudron 80’s d’obscures compositions languides, souples et sexuelles, une définition somme toute idéale de la disco, versant « cosmique », défendue vaille que vaille par Baldelli.

A la toute fin des années 70, Daniele Baldelli se passionne donc pour la « gorge profonde » de Loleatta Holloway et pour toute une scène new-yorkaise bouillonnante et pour un temps encore underground. On lui refile les clés du Cosmic, immense club près de Vérone. Il s’embarque alors, et avec lui des milliers de danseurs extatiques, pour cinq années de voyages musicaux, tout en hédonisme psyché et rythmiques moelleuses, qui le haussent au niveau de notoriété d’un Larry Levan transalpin. Sa spécificité au milieu de la foule des DJ disco ? Ralentir le rythme, être attentif aux effets que provoque sa musique, faire décoller le danseur vers un univers fantasmé et baroque, le propulser dans une vraie expérience à grands coups de bpm.

Baldelli invité du festival Villette Sonique en 2007 :



Quelques labels en vue s’emparent eux aussi de la mythologie disco, certes jamais enterrée (les pénibles Mylo, Scissor Sisters et autres Mika se chargeant d’entretenir la flamme), mais l’hommage se fait très pointu via le seul segment italo-disco. Ainsi le label Italians Do It Better, basé à Portland, accouche de deux groupes plutôt touchants mais dont on du mal à envisager la pérennité. On croirait, à l’écoute des Chromatics, tomber sur une vieille mixtape de Baldelli (on en trouvera d’ailleurs des tonnes sur le site du label Gomma), frottement du vinyle et voix sous-mixée à l’appui (sans parler du douteux goulash disco-new wave !), la folie en moins. Même topo, en plus Moroder crado-fluo, avec le couple Glass Candy.

A tout prendre, on optera sans hésitation pour le jeunot Calvin Harris. Son premier album « I Created Disco » sort ces jours-ci en France, porté par le tube estival « Acceptable In The 80’s », très second degré, lui : clips débiles, compositions néo-disco très dancefloor mais digestes, souci du spectacle. Harris incarne une génération biberonnée aux années 80 mais qui a retenu les leçons de James Murphy, encore lui, érudition, danse et humour. On pourra d’ailleurs jeter une oreille du côté de la dernière signature de DFA, Hercules & Love Affair, avec un Antony en roue libre, pour une disco très contemporaine et affranchie.

Calvin Harris - « Acceptable in the 80’s » :

benoît hické 

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