http://www.clermont-filmfest.com/
Tale of How, du collectif sud-africain The Blackheart Band. ©DR
< 02'02'07 >
Clermont-Ferrand, son cinéma réenchanté

Des hordes de colibris-piranhas ont fini de survoler la bonne cité de Clermont-Ferrand, façon space-opéra déjanté, et en direct d’Afrique du Sud avec ça (Tale of How, prix Canal+). Les 132000 spectateurs de la 29ème édition du festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand, qui s’est tenu du 26 janvier au 3 février, ont aussi bien été confrontés à un (Prix du Meilleur Film d’Animation) d’un autre temps, composé de milliers de corps désarticulés qu’à la beauté plastique des paysages portugais filmés comme on caresse sa douce par un F.J. Ossang qui dit lui-même sa « sortie de l’enfer » grâce à Silêncio, Des 46 films sélectionnés au Labo venus de tous les continents (jolie percée du front asiatique, avec des films malais, japonais, coréens), le panorama de la création de courts expérimentaux donne cette année dans une relative sagesse formelle (moins d’effets de manche, davantage de récits construits) et mélange joyeusement les techniques (animation traditionnelle et effets spéciaux, stéréoscopie et procédés pré-cinématographiques…). Comme si tous ces réalisateurs, dont une bonne part est issue d’écoles de cinéma et d’art et essai, savaient désormais tout faire avec les nouvelles technologies et passaient d’une technique l’autre sans plus se préoccuper de questions formelles. Ce mégamix visuel contamine d’ailleurs dans les autres sélections du festival, moins « sages » qu’auparavant. Citons le magnifique Bonsoir Monsieur Chu de Stéphanie Lansaque et François Leroy en sélection française (et à visionner sur le site d’Arte) ou le Silence est d’or en international, de Chris Sheperd (Royaume-Uni), mix d’animation au dessin traditionnel, d’histoire filmée à cru (un gosse malaimé dans une banlieue triste) et d’effets spéciaux totalement délirants (ledit gosse imagine des batailles épiques avec son étrange voisin). Un film qui tourne de festival en festival et y ramasse logiquement une brassée de prix (à voir sur le site du magazine Court-Circuit d’Arte. Le jury a choisi d’ailleurs de décerner son grand prix à Un amour de singe, de Royston Tan, un réalisateur de Singapour, seul à avoir deux fictions en sélection, et qui alterne poétiquement dans cette romance fantastique images en super 8 et DV. L’anti-esbroufe, et pourtant un excellent exemple de la tendance « lourde » à l’image composite et au retour à une certaine magie cinématographique pour 2007.

Palmarès du 29e festival international du court-métrage de Clermont-Ferrand :
Compétition internationale
Grand Prix Le dernier chien du Rwanda, Jens Assur (Suède) ; Prix Spécial du Jury Deweneti, Dyana Gaye (Sénégal, France) Prix du Public Tanghi Argentini, Guido Thys (Belgique) Prix de la Meilleure Création Sonore (SACEM – C.S.T.) Tour, Nikias Chryssos (Allemagne) Prix du Meilleur Film d’Animation, Leviathan, Simon Bogojevic-Narath (Croatie) Prix de la Jeunesse, Le tee-shirt, Hossein Martin Fazeli (Slovaquie) Prix Canal+ Le remplaçant, Andrea Jublin (Italie) Prix de la Presse Fais un vœu, Cherien Dabis (Palestine)
Compétition Labo
Grand Prix Un amour de singe, Royston Tan (Japon, Singapour) Prix Spécial du Jury, Engin, Gabe Ibáñez (Espagne) Prix du Public, Birds, Pleix (France) Prix Canal+ Le pourquoi du comment, Blackheart Gang (Afrique du Sud) Prix de l’œuvre d’art numérique (SCAM) Raymond, Bif (Royaume-Uni, France) Prix de la Presse Tygre, Guilherme Marcondes (Brésil)
Compétition nationale
Grand Prix Le Mozart des pickpockets Philippe Pollet-Villard Prix Spécial du Jury Infrarouge, Lionel Mougin Prix du Public Le Mozart des pickpockets Philippe Pollet-Villard Prix de la Meilleure Création Sonore (SACEM – C.S.T.) En marchant, Alexandre Bayle Prix de la Meilleure Première Oeuvre de Fiction (S.A.C.D.) Nyaman’ Gouacou (Viande de ta mère), Laurent Sénéchal Meilleure comédienne Fanta Touré et Manga Ndjomo, dans Nyaman’ gouacou (Viande de ta mère), Laurent Sénéchal Meilleur comédien Jean-Louis Mic, dans Mic Jean-Louis de Kathy Sebbah Prix du Meilleur Film d’Animation (S.A.C.D.) À feu, Vladimir Mavounia-Kouka Prix de la Jeunesse Sur ses deux oreilles, Emma Luchini Prix Canal+ Et alors Christophe Le Masne Prix de la Presse Sur ses deux oreilles Emma Luchini.

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