21e festival international de l’affiche et du graphisme, jusqu’au 20 juin à Chaumont (52).
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Créées à partir de cinq éléments graphiques, les 64 affiches des Suisses Norm, « Superficial 1+6+15+20+15+6+1=64 », l’une des plus épatantes propositions de Chaumont 2010. © Poptronics
< 03'06'10 >
Chaumont 2010 affiche le graphisme dans tous ses états
(Chaumont, envoyé spécial) Nouvelle direction pour Chaumont. Le festival de l’affiche, 21e du nom, a ouvert ses portes le week-end dernier, nanti d’un nouveau délégué général et d’une controverse qui a fait long feu autour du concours étudiant et a reposé la lancinante question de l’opposition entre graphisme de l’affiche et design graphique. Signe d’ouverture, les installations sont mises à l’honneur cette année. « Qu’est-ce que le graphisme ? » Loin des thématiques habituelles planplan (« nous les hommes et les femmes », « le réchauffement de la planète »), la question posée aux apprentis designers était ardue. Et le jury s’était même refusé à opérer une sélection parmi les 1200 affiches reçues, déclenchant une bronca (notamment sur Facebook). Résultat, le concours étudiant est intégralement exposé aux Subsistances (l’immense halle qui accueille chaque année la sélection d’affiches) : 1200 propositions comme autant de bouteilles jetées à la mer qui témoignent des questions traversant la profession, écartelée entre défenseurs du graphisme comme art appliqué et tenants d’une position d’« auteurs ». Cimetière de logos « Logorama », le film à l’oscar du collectif H5, 2009 : Toujours au Garage, le célèbre « Sign Generator » de Norm, en posant la question de l’aléatoire dans le geste créatif, réintroduit une évidence : le graphisme est un processus créatif. A côté, « Open Projects » présente 51 études de cas publiées dans le livre du même nom (aux éditions Pyramyd), ici accompagnées de documents préparatoires et de textes d’intention. Plus loin, à la Fabrique, une carte blanche à dix jeunes professionnels se propose d’ouvrir un peu plus encore le champ du design graphique, en leur proposant d’investir un cube de 25 m2. Papier peint, installations et créations multimédia mettent en scène un graphisme libéré des contraintes économiques qui laisserait libre cours à son instinct artistique. Un palmarès radical Loin de trancher, le festival et son nouveau directeur posent la question d’un au-delà de l’affiche, alors que se profile à Chaumont l’ouverture d’un Centre international du graphisme. A sa manière, le jury international, présidé (on n’est pas peu fiers) par Christophe Jacquet dit Toffe, le directeur artistique de Poptronics, l’a suivi avec une proposition forte, préférant les affiches radicalement personnelles aux commandes pour théâtres, salles de spectacles et autres festivals. Palmarès du concours de l’affiche, concocté avec le toujours vert Hollandais Karel Mertens, auteur de l’affiche officielle du festival, l’Américain Elliot Earls, artiste, musicien et designer, le Russe Igor Gurovitch, du collectif Ostengruppe, et le Mexicain Alejandro Magallanes, qui défend gaillardement une ligne « auteurs » : 1er prix, Ralph Schraivogel, 2e prix, Fanette Mellier, et 3e prix, Eric Belousov). Finalement, la seule ombre au tableau de cette 21e édition aura été la disparition toujours inexpliquée de l’affiche de Toffe créée spécialement pour le pop’lab de Guillaume-en-Egypte au Brésil. Un fan hardcore de Chris Marker ? Un adepte du graphisme radical de notre DA ? Passé la mauvaise surprise de ce vol incongru, le convoyage express depuis Paris d’un autre tirage a permis d’occuper à nouveau les cimaises des Subsistances. On laisse justement la conclusion à Toffe, répondant en duo parfait avec le poète Manuel Joseph à la question « Qu’est-ce que le graphisme ? » : « Donner forme, donc, dans un premier temps, ôter forme : user de procédés, d’opérations et de dispositifs de dislocation des signes et symboles du visible bavard – le vu, le lu et le “à-devoir-être-vu”, le “à-devoir-être-lu”. L’énonciation d’une topographie devient le discours d’une topologie, la redondance asymptotique graphique est nécrosée : “Il le sentait sur sa tempe comme le mur sent la pointe du clou qu’on doit enfoncer en lui. Donc il ne le sentait pas.” Kafka désigne la forme graphique accomplie : ne pas la sentir. Lapidaire et si acérée qu’imperceptible, insensible à elle-même, indolore puisqu’hétéroscopique. La correspondance entre le “devenir-forme” et le “à-devoir-être-forme” est ma doctrine graphique. »
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commentaire
écrit le < 09'06'10 > par <
twarot foc dbmail.com
>
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