Rencontres européennes de l’Adami, à Cabourg, le 29 et 30/11, étaient l’occasion de faire le point sur l’accord sur le téléchargement. Polémique.
Les Rencontres européennes des artistes à Cabourg, organisées par l’Adami (l’association des artistes interprètes), jeudi et vendredi, ont largement abordé la question du téléchargement et de la copie privée. © Thomas Bartel
< 30'11'07 >
Ces « charlatans » qui dénoncent l’accord sur le téléchargement

Répression et radicalisation des discours, c’est le tempo politique de la semaine, de la banlieue jusqu’à l’Internet, ces zones de « non-droit » qui font frémir… Après le rapport Olivennes, et l’accord interprofessionnel qui a suivi contre le téléchargement illégal, immédiatement critiqué par les associations de consommateurs et certains » ayant-droits, c’est le lobby des éditeurs et fournisseurs d’accès qui prend son bâton de pèlerin pour stigmatiser l’UFC-Que Choisir, avec des arguments d’une rare violence. Jugez plutôt dans cette tribune publiée aujourd’hui dans « Libération », Olivier Bomsel, présenté comme économiste et membre de la mission Olivennes (et par ailleurs éditeur), dénonce l’association de défense des consommateurs comme « une secte de charlatans » qui « ne représente qu’elle-même et instrumentalise le consommateur dans le débat public » et « prétend traiter par des remèdes de bonne femme (licence globale, libéralisation du piratage) les problèmes sophistiqués posés aux médias par l’économie numérique ».

La charge est grossière et évidemment folle : l’UFC Que Choisir a eu tôt fait de dénoncer la « surenchère répressive » d’un rapport Olivennes « très dur, potentiellement liberticide, antiéconomique et à contresens de l’histoire numérique ». Julien Dourgnon, directeur des études de l’UFC Que Choisir, de retour des Rencontres européennes de l’Adami (les artistes interprètes), qui en ont beaucoup discuté, n’est pas surpris : « Lorsqu’une industrie commence à utiliser ce genre de langage, elle n’est pas elle-même très sûre des solutions qu’elle préconise », dit-il en préambule. « On nous a trompés sur l’objectif de cette mission menée par un patron, Denis Olivennes (pdg de la Fnac, ndlr), qui consistait à organiser cet accord interprofessionnel entre FAI, gouvernement et ayant-droits. Dire que les associations de consommateurs et d’usagers de l’Internet ont été associées serait mensonger : nous n’avons jamais été informés, nous n’avons pas lu l’accord avant sa signature, pas plus que l’Adami ou la Spedidam » (les sociétés d’auteurs qui défendaient une licence globale plutôt qu’une répression des internautes pratiquant le téléchargement).

La bataille ne fait que commencer… D’autant que l’accord sur le téléchargement ne concerne que le Net français (et donc les catalogues de musique français, la misère...) et que la commission de Bruxelles réfléchit très sérieusement à l’hypothèse d’une licence globale, d’après l’intervention aux Rencontres de l’Adami de Tilman Lueder,, responsable de la section des Droits d’auteurs à la Direction générale du Marché intérieur et des services de la Commission européenne. Si les débats sont vifs en France, nul doute qu’ils prendront encore de l’ampleur et du relief à échelle européenne.

Le communiqué de presse de l’Adami (Société civile pour l’administration des droits des artistes et musiciens interprètes) :

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annick rivoire 

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< 1 > commentaire
écrit le < 08'12'07 > par < adamicommunication Ee5 adami.com >

Alors que les propos tenus lors des Rencontres Européennes des Artistes par Tilman LUEDER, responsable de la section des Droits d’auteurs à la Direction générale du Marché intérieur et des services de la Commission européenne, commencent à être commentés, je vous propose de découvrir leur teneur exacte en téléchargeant le compte-rendu des deux ateliers dans lesquels il s’est exprimé :

-le destin d’une oeuvre à l’ère numérique

- l’actualité de la copie privée

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