Sortie de « Dirty Space Disco » sur le label Tigersushi.
© Dirty
< 25'06'07 >
Back to the disco

Depuis quelques années, grâce à leurs soirées et compilations, les trois acolytes de Dirty se sont faits les hérauts discrets d’un clubbing différent et érudit, opérant un travail de musicologues du cool. Avec « Dirty Diamonds n°2 », ils réalisaient déjà le fantasme absolu de tout mélomane en percutant song writing et disco molle (déjà), en réactivant William Sheller ou en faisant rimer Nico et Wilco, De Roubaix et Isolée, sans souci de chapelles. Puis, c’est malin, à cause de la compilation « Love » (pop 60’s), il est devenu impossible d’offrir décemment des disques aux filles. Leur dernière livraison, « Dirty Space Disco », qui sort cette semaine sur le label défricheur Tigersushi, creuse le sillon du beat languide typique de la mythique charnière 70’s/80’s. Treize incunables d’une disco oubliée mais en avance sur à peu près tout. Musique aux courbes molles qui préférait la sensualité aux étalons à pattes d’eph’, les préliminaires longs en bouche aux parcours imposés. Guillaume Sorge et Clovis Goux passent ci-dessous à la pop’moulinette.

D-i-r-t-y ?

Dirty, ce sont trois personnes, Clovis Goux, journaliste, notamment à Technikart, Guillaume Sorge, illustrateur sonore, et Benjamin Morando, musicien œuvrant jadis sous le nom d’Octet, et maintenant Pentile. Depuis 2001, nous alimentons un site (www.d-i-r-t-y.com), un blog (www.alainfinkielkrautrock.com), nous organisons des soirées mensuelles au ParisParis, sortons les Dirty edits (disques vinyles) et les Dirty Diamonds (compilations, trois volumes) et nous mixons maladroitement des disques très bien dans des fêtes un peu partout...

« Space Disco » ?

L’idée est de sortir des compilations thématiques, un peu comme la série des « mastercuts », mais en s’affranchissant des limites inhérentes aux genres musicaux abordés. Le Space Disco, c’est de la disco débarrassée des violonades, une version mentale et onirique d’une musique de danse connue de tous. C’est aussi un fantasme (pour nous) initié par le DJ italien Daniele Baldelli au Cosmic club au début des années 80. La compilation aurait d’ailleurs pu s’appeller « Dirty Cosmic Disco » mais ç’aurait été trop simple.

« Slow is the new fast » ?

Ce genre de slogans collés sur les cellophanes des nouveautés à la Fnac, sur les communiqués de presse ou dans les colonnes du « NME » nous a toujours fait rire... C’est apparemment Ivan Smagghe, prince noir de la scène électronique française, qui a le premier écrit ça... En tant que DJ’s, on aimerait pouvoir jouer plus souvent de la musique lente dans les clubs. Comme un appel au sexe… d’ailleurs on aimerait bien être DJ’s résidents aux Chandelles...

Krautrock versus disco ?

Guillaume est plutôt disco, Clovis plutôt krautrock, donc cette compilation peut se lire comme une tentative mutuelle de convertir l’autre. Le groupe Can a certainement été le premier à produire du « Diskraut » avec « I Want More ». On peut citer Moroder et des groupes moins connus comme Supermax. Sans oublier le rôle primordial des DJ’s dans cette histoire, Daniele Baldelli en tête.

Le roi de la disco Giorgio Moroder est-il punk ?

Oui, il est révolutionnaire. « I Feel Love » est un morceau révolutionnaire.

MP3 ou vinyle ?

Vinyle, définitivement. L’iPod est un objet morbide, sans histoire, où l’on entasse de la musique pour mieux l’oublier.

Vidéo Youtube culte ?

On ne veut pas finir comme ça !

Morceau favori sur « Dirty Space Disco » ?

Clara Mondshine, une vraie découverte, un groupe produit par Klaus Schulze qui sonne comme du Carl Craig vingt ans avant !

Clara Mondshine - Die Drachentrommier (Pilooski Edit)
benoît hické 

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